Un homme de cinquante ans, sans domicile fixe, a comparu hier, lundi, devant la justice française pour répondre de viols particulièrement sordides, pouvant durer une nuit entière, commis sur treize femmes entre 1994 et 2006 à Paris. Le procès de M'Hamed Rouichi, un Français né il y a cinquante ans à Constantine, s'est ouvert hier devant la cour d'assises de Paris et se tient jusqu'à vendredi à huis clos, à la demande des victimes. Entre-temps, les jurés devront entendre les témoignages difficiles de plus d'une dizaine de Parisiennes, âgées de 20 à 74 ans, qui ont croisé la route de l'accusé. «Je tiens à préciser, M. le président, (...) que le procès se tiendra sans avocat», a averti l'accusé, avant de récuser ses deux conseillers. Rouichi avait été interpellé le 26 juillet 2006 gare de Lyon à Paris, après avoir été confondu par son empreinte génétique, retrouvée sur trois victimes. Déjà condamné en 1983 à 10 ans de prison pour meurtre, l'accusé, un commerçant autodidacte, amateur de Verdi, est cette fois soupçonné d'une série de viols, parfois répétés pendant des heures et pour certains accompagnés de pratiques scatophages. L'homme a reconnu être l'auteur de plusieurs de ces faits, fréquemment accompagnés de vols. L'expert qui l'a examiné a conclu «à l'absence» chez lui «de toute anomalie mentale ou psychique», relevant que ses capacités de récidive «apparaissaient maximales».