Après l'Algérie et sa débâcle inattendue face au Malawi dont les répliques sont toujours ressenties à tous les niveaux de l'opinion sportive nationale, c'était au tour de l'Egypte de faire son entrée en matière dans cette 27e édition de la CAN en Angola, en sa qualité de second représentant du football arabe présent dans cette compétition continentale. Mais il n'y a pas que ça, l'Egypte, «l'ennemi juré», était attendue au tournant par le public algérien, histoire de savoir comment cette équipe qui a vécu une dure élimination de la course pour le Mondial, allait réagir pour non seulement surmonter ce coup au moral, mais aussi comment elle allait manœuvrer sans sa quête de conserver son titre pour la troisième fois consécutive. D'autant que le premier match des sextuples champions d'Afrique et recordmen des participations aux phases finales (21e fois) était considéré comme le premier choc de la compétition car ils les mettaient face aux Super Eagles du Nigeria qui, eux, comptabilisent seize participations et deux titres (1980 et 1994). Sur les plans des forces, l'Egypte devait donc tourner la page de l'Algérie sans trois de ses meilleurs joueurs (Aboutrika, Amr Zaki et Mohamed Barakat, blessés), alors que le Nigeria, en baisse de régime ces dernières années, se voulait de confirmer sa qualification in extremis pour la coupe du Monde. Résultat de ce premier match du groupe C, disputé à Benguela, c'est le double tenant du titre qui débute idéalement le tournoi en dominant logiquement le Nigeria (3 à 1), prouvant en premier lieu que l'Egypte a bien digéré son élimination de la Coupe du monde 2010 grâce à une préparation, notamment psychologique, bien menée par le staff technique et à sa tête l'expérimenté Hassan Shehata dont la Fédération égyptienne de football a reconduit le contrat pour deux ans supplémentaires. Ce qui est un gage de confiance et de stabilité, contrairement à Rabah Saâdane dont la relation de travail est programmée au lendemain du Mondial. Et encore, car certaines parties n'écartent pas l'éventualité de changer de sélectionneur au moment où certains appellent à mettre Saâdane à la porte et le remplacer par un technicien de haut rang, capable de réaliser une bonne prestation au prochain Mondial. Menés à la marque, dès la (12') grâce à une frappe foudroyante d'Obasi, les Pharaons, en éternels compétiteurs, ont su surmonter leur handicap en affichant leur réalisme habituel et en puisant dans leurs ressources pour, d'abord, égaliser par Motaâb (34') puis prendre l'avantage par le capitaine Ahmed Hassan (54') avant de creuser l'écart grâce à Naguy Gedo (87'), la dernière petite trouvaille de Hassan Shehata. À l'issue de ce succès et après le match nul qui a sanctionné le match entre le Bénin et le Mozambique (2 à 2), l'Egypte prend la tête du classement de son groupe et se met déjà en branle pour passer au second tour. Avec un Zidan retrouvé, l'Egypte n'avait rien de l'équipe vieillissante que l'on annonçait, mais plutôt d'un groupe soudé et fringant, s'appuyant sur les mêmes vertus qui font sa force : jeu collectif, solidité, tempérament, esprit de conquête, et l'on passe. En deux mots : l'Egypte a retrouvé sa sérénité pharaonique.