L'humiliante entrée en matière des Verts à la CAN 2010 va-t-elle réveiller les vieux démons qui n'ont jamais cessé de hanter le football algérien ? Personne ne le souhaite. Le triste souvenir de la débâcle face au Gabon (0-3), un soir de l'année 2005 à Annaba, est encore vivace dans les esprits. Exploité pour des motivations qui n'avaient rien à voir avec le ballon, l'échec a plongé le football dans la tourmente. Les coups (bas) ont été si forts qu'il a fallu plus de cinq ans pour remonter la pente. Après la lourde défaite face au Malawi, aussi dure à avaler soit-elle, le football algérien doit-il, encore une fois, tout remettre en cause ? Ce n'est pas la meilleure solution. Il y a quelques semaines seulement, l'Algérie tout entière avait porté aux nues ses joueurs. Faut-il les brûler à cause d'un échec fut-il très sévère ? La défaite de lundi vient nous rappeler une chose essentielle en sport : rien n'est définitivement acquis. Dans le football, peut-être plus qu'ailleurs, la remise en cause (dénuée d'arrière-pensées) est fondamentale. Dans ce sport, les positions ne sont jamais acquises. C'est, sans nul doute, l'enseignement qu'il faut retenir dans la quête d'un statut. L'équipe nationale s'y est attelée depuis des années. Les joueurs ne vivaient qu'avec cette ambition de qualifier l'Algérie à la CAN et à la Coupe du monde 2010. Ils l'ont fait après des tonnes de sacrifices, de dévouement, de présence ininterrompue en sélection, de matches-combats menés ici et là sur le continent pour qu'au bout de leurs efforts, ils arrachent le droit au rêve auquel des millions d'Algériens, qui n'ont pas vécu les Mondials espagnol et mexicain, aspiraient. Bien sûr qu'il faut que le staff technique explique les raisons de cette sortie de route. L'Algérie est arrivée en Angola avec une aura que la défaite contre le Malawi a sérieusement amochée. Chacun est en droit de savoir pourquoi les Verts sont passés à côté de leur sujet. Est-ce un simple accident de parcours ? Seul le temps nous le dira. Le staff technique, de son côté, doit rapidement réagir, tirer la meilleure analyse de ce qui s'est passé et remettre le train sur rails. Il ne faut pas perdre de temps dans des explications vaseuses, des déclarations indigentes, genre taux élevé d'humidité, état de la pelouse, blessés, absences… Ce sont les mêmes paramètres auxquels sont confrontées les sélections présentes en Angola. Les raisons de l'échec existent, et c'est au staff technique de les évaluer objectivement, sans faux-fuyants. Une fois revenue dans le giron du haut niveau au prix de beaucoup de travail, d'efforts et de sacrifices, mais aussi d'importants moyens mis à sa disposition, l'équipe nationale se doit de justifier son rang. Elle ne choisit pas entre deux compétitions. Elle doit les aborder avec un esprit de compétiteur. Pour l'instant, la Coupe du monde en Afrique du Sud, il faut la mettre entre parenthèses et se concentrer exclusivement sur la CAN 2010. Cela a-t-il été fait suffisamment par les concernés ? La douche froide de lundi a le mérite de nous faire sortir de notre bulle. L'histoire et le football ne s'arrêtent pas à la victoire contre l'Egypte et la double qualification à la CAN et à la Coupe du monde 2010. Une nouvelle page est à écrire. A présent, il ne sert à rien de tirer sur les acteurs. Il faudra attendre la fin de la CAN pour faire les bilans et tirer les enseignements de la campagne d'Angola.