Analyse n Même s'ils n'ont pas fait un match parfait, les Verts ont montré un tout autre visage face au Mali, effaçant de ce fait le faux pas «accidentel» contre le Malawi. Du coup, l'espoir de passer aux quarts de finale est désormais permis. Fawzi Chaouchi : sérénité retrouvée l Le remplaçant de Louanès Gaouaoui, tout comme le reste de ses coéquipiers, avait une grande revanche à prendre par rapport à son premier match raté face au Malawi, d'autant qu'il était derrière deux des trois buts encaissés. Puis, Chaouchi a eu une altercation avec son coéquipier Ousserir après la rencontre, ce qui a mis un peu plus de piquant dans l'ambiance du groupe et amené le président Mohamed Raouraoua à prendre des sanctions qui seront exécutables après la CAN envers le gardien international. Et au vu de sa prestation, surtout sur cette première balle en l'air où il s'est détendu pour la rattraper avec une énorme assurance, Chaouchi a fait une meilleure entrée dans le match. Action qui réconforte ses coéquipiers de la défense, mais aussi le reste de l'équipe qui exerce un pressing haut sur l'adversaire l'empêchant de se rapprocher des buts algériens. Chaouchi ne sera d'ailleurs pas très sollicité, mais il aura un réflexe inouï en seconde mi-temps sur un tir tendu de Tamboura qui visait le coin droit, alors que tout le monde s'attendait à un centre au point de penalty. C'est surtout là que nous avons vu que Chaouchi avait retrouvé sa sérénité, ce qui est de bon augure pour la suite de la compétition, notamment face à l'Angola, lundi. Abdelkader Laïfaoui : il tire son épingle du jeu l Saâdane avait annoncé des changements et Laïfaoui était déjà dans ses plans puisqu'il n'a pas hésité à l'aligner dans le Onze rentrant au poste peu habituel d'arrière droit. En abandonnant son (3-5-2) pour un (4-3-3) voire (4-5-1) selon les cas de jeu, Abdelkader Laïfaoui s'est rappelé ses débuts à l'OMR El-Anasser où il a occupé déjà ce poste. Contre le Mali, il a tiré son épingle du jeu en étant au four et au moulin durant toute la partie. Même s'il a été pris de court sur certaines actions, Laïfaoui a été sûr sur l'homme, notamment Yatabaré, qui s'est confronté à un roc à chacun de ses débordements. Très concentré - peut-être même plus - et frais physiquement, Laïfaoui a rempli sa mission comme le lui a demandé le sélectionneur, notamment sur le plan de l'anticipation en étant le premier dans les duels avec les attaquants maliens. Par ailleurs, il tentera quelques incursions offensives sur l'aile droite de l'attaque algérienne ou bien sur des balles arrêtées. Au terme de ce match, le défenseur de l'Entente de Sétif aura marqué quelques précieux points qui lui permettraient d'être reconduit lors des prochains matchs. Rafik Halliche : le héros du match l Que ce soit face au Malawi ou contre le Mali, Rafik Halliche a été l'un des meilleurs éléments des Verts, si ce n'est le meilleur. C'est lui qui a offert l'unique but de la victoire à la (43') d'une superbe tête suite à une montée sur un coup franc de Ziani. Mais hormis cette performance qui récompense ce jeune défenseur qui ne cesse de progresser, Halliche a été dans toutes les batailles dans son compartiment. Mieux encore, son entente avec Bougherra s'est avérée plus efficace et judicieuse que lors du premier match. Combatif à souhait, efficace sur l'homme et intraitable dans les airs, Halliche a exposé ses vertus de grand défenseur qui ne passeront pas inaperçues dans une compétition où les recruteurs sont légion. Il n'est plus un secret pour personne que le défenseur du Nacional Madeira a grimpé d'un cran et que sa place est dans un autre club plus en adéquation avec son talent et ses ambitions. Madjid Bougherra : revoilà le « Magic » l Le défenseur des Glasgow Rangers s'est complètement métamorphosé par rapport au premier match face au Malawi, où il était dans un jour sans, comme la plupart de ses coéquipiers. Le temps d'un match face aux Aigles du Mali, Madjid est redevenu «Magic» dans son rôle de défenseur axial, voire sur le côté droit lorsqu'il a assuré la couverture de Laïfaoui dépassé ou pris de vitesse. Bougherra a réussi, par ailleurs, à couper la trajectoire de nombreuses balles grâce à ses grandes jambes, comme il a filtré toutes les balles en anticipant sur plusieurs actions. Bougherra a été un véritable patron de sa défense, guidant le placement de ses coéquipiers. À l'instar de Halliche, Bougherra a fait un match plein, avec des accélérations pour porter le danger en attaque et une domination sur les balles aériennes. Nadir Belhadj : en meilleure verve l Nadir Belhadj a, cette fois, rappelé le Nadir Belhadj qu'on connaît et qu'on aime. Très en verve, le latéral gauche des Verts a, contrairement, face au Malawi, joué très juste, minimisant les déchets dans son jeu, que ce soit en défense ou en attaque. On le sentait vraiment dans le match et son envie de bien faire était très visible sur son visage et dans ses nombreuses interventions. Il a fait preuve d'une grande présence dans les duels, n'hésitant pas à aller au charbon pour arrêter la fougue des joueurs maliens, ce qui lui a valu un carton à la (65'). Sur certaines actions, Belhadj a été d'un grand sang-froid, notamment sur celles où il fallait sortir le ballon de la défense algérienne. Côté attaque, Belhadj ne s'est pas trop aventuré, montrant un peu plus de prudence que d'habitude. Hassan Yebda : il a étalé son savoir-faire l La tâche de Hassan Yebda, préféré à Khaled Lemmouchia (qui a quitté la sélection), s'annonçait difficile devant des joueurs de la trempe de Seydou Keita, Mahamadou Diarra et Lamine Sissoko. Mais, contrairement au premier match, le milieu de Portsmouth s'est complètement transcendé, étalant tout son savoir-faire, notamment dans le domaine de la récupération, mais aussi dans la relance. Yebda a été dans tous les duels, épaulant parfaitement son capitaine Mansouri, surtout en s'imposant physiquement, grâce à son gabarit, face aux athlétiques joueurs maliens. Le milieu de Pompey a même failli marquer son premier but en sélection lorsque à la (58') il décoche un tir des 33 mètres, flashé à 93 km/heure qui a frôlé le montant droit du gardien Soumaila Diakité. Ce match lui a permis de monter encore en grade, et ce n'est pas pour rien que Saâdane l'a placé sur son échiquier. Fawzi Mansouri : une bonne prestation l Tout comme Yebda, la mission du capitaine algérien n'était pas facile dans un espace où les Maliens possédaient le plus d'arguments, notamment sur le plan de la force physique. Mais là aussi, Mansouri a montré un visage tout autre que celui contre le Malawi, surtout en muselant un monstre comme Seydou Keita, le milieu du FC Barcelone. C'est ainsi, que Mansouri a, non seulement tiré son épingle du jeu, mais il a réussi à bloquer celui par qui toutes les balles dangereuses venaient, comme ce fut le cas contre l'Angola en match d'ouverture où à lui seul il a changé le court du match. En infligeant un marquage strict à Keita, Mansouri n'a laissé que de rares espaces au Malien pour construire. On peut lui rajouter une meilleure vision dans la transmission des ballons vers les attaquants que d'habitude, notamment pour Ziani, avec lequel il est le plus complice. Karim Ziani : par qui le but arrive l Si face au Malawi, Karim Ziani s'est beaucoup dépensé sans trouver le soutien nécessaire de la part de ses coéquipiers, face au Mali, il a su exprimer tout son talent avec les deux attaquants désaxés Bezzaz et Matmour où son soutien offensif a été plus appuyé. Physiquement, Ziani a été au top ce qui lui a permis d'accomplir plusieurs courses et de préserver le ballon quand il fallait le faire, même s'il en a perdu quelques uns. Néanmoins, il reste le mentor des Verts et celui par qui les buts arrivent. C'est ainsi qu'après avoir tenté un tir à l'entrée de la surface (27') que le gardien Diakité a repoussé des poings, le lutin Algérien a déposé le ballon de la victoire sur la tête de Halliche ce qui fait de lui le meilleur passeur de la sélection avec dix passes concluantes en but. En dehors du terrain, Ziani n'a pas cessé de galvaniser ses coéquipiers et sonner à chaque fois la charge dans les vestiaires pour pousser tout le monde à se révolter et offrir une victoire au peuple algérien, comme il n'a cessé de le répéter. Abdelkader Ghezzal : Le poids du bison l Certes, il n'a pas été récompensé pour ses immenses efforts, mais Abdelkader Ghezzal a énormément pesé sur la défense malienne par ses débordements et ses appels de balle sur tout le flanc de l'attaque. Grâce à ses mouvements incessants, il a attiré à chaque fois sur lui deux ou trois défenseurs, laissant un peu plus d'espace pour Bezzaz et Matmour notamment pour s'incruster. Avec sa force athlétique, l'attaquant de Sienne a été bon dans la conservation et la couverture de balle lorsqu'il fallait le faire, même si, à plusieurs reprises, il s'est encore une fois retrouvé esseulé. En revanche, il a su rivaliser avec ses adversaires directs qui ne lui ont guère laissé le choix de s'exprimer en étant souvent à deux pour le contrer. Comme il a joué sans ballon au point de s'essouffler vers la fin, ce qui a amené le staff technique à le faire remplacer par Rafik Saïfi à dix minutes du coup de sifflet final. Avec plus de bons ballons, Ghezzal pourra faire encore mieux et pourquoi pas débloquer son compteur but. Face aux Angolais ? Chiche ! Karim Matmour : quelle énergie ce garçon ! l Un joueur qui s'est complètement transformé par rapport au premier match contre le Malawi, où il paraissait effacé au point d'être vite remplacé. Karim Matmour a montré plus de convictions dans tout ce qu'il a entrepris et une fraîcheur physique qui lui a permis de fatiguer la défense malienne et de se permettre des chevauchées dans le dernier quart d'heure de la partie. Cette fois, Matmour a évolué dans un registre qu'il affectionne bien, soit en attaque et sur le couloir droit, où il était également obligé de revenir pour défendre et appuyer le milieu de terrain. Sur le plan tactique, le sociétaire de Mönchengladbach, a fait preuve d'une application rigoureuse des consignes de Rabah Saâdane, qui lui a demandé, à chaque fois, d'écarter le jeu pour s'ouvrir sur la défense malienne dont le maillon faible se situait dans l'axe. S'il réédite sa prestation face à l'Angola, Matmour est bien parti pour survoler cette CAN 2010. Yacine Bezzaz : peut mieux faire l Remplaçant, lors du match de lundi contre le Malawi, Bezzaz a tenté de secouer une attaque algérienne amorphe, mais sans résultat probant. Cette fois, Saâdane a préféré l'aligner d'entrée avec un double rôle : prendre en charge l'aile gauche pour animer l'attaque algérienne, sans compter la récupération en pénétrant vers le milieu et même revenir en arrière. Sa prestation a été plutôt correcte sans plus, car côté rendement, il pouvait faire mieux en faisant preuve de beaucoup plus de vivacité et de punch. Incapable de hisser le niveau de l'animation offensive sur son couloir gauche, Saâdane l'a remis côté droit en fin de première mi-temps, sans que cela change grand-chose, même s'il s'est appliqué à récupérer certaines balles. Le joueur de Strasbourg sur lequel le staff technique compte énormément a intérêt à se surpasser, compte tenu de son expérience et son talent, s'il veut vraiment garder sa place de titulaire lors du prochain rendez-vous face à l'Angola. Rafik Saïfi : un joker pour tuer le match l Cette fois, Saâdane a fait le bon choix en laissant Rafik Saïfi sur le banc comme joker. Son incorporation à la place de Ghezzal, à dix minutes de la fin, n'a pas changé grand-chose au cours du jeu, même si l'ex-joueur d'Al-Khor (dont le contrat a été résilié la semaine dernière) a essayé de garder le ballon ou de jouer en déviation. D'ailleurs, sur un une - deux avec Matmour, ce dernier a obtenu un coup franc très intéressant à l'entrée de la surface (87'), mais le tir de Ziani est passé au-dessus de la transversale. Hameur Bouazza : toujours disponible l Hameur Bouazza est toujours disponible pour son équipe comme face au Mali, où il a une fois encore retrouvé sa place en remplaçant un Bezzaz plutôt effacé. Et contrairement à sa petite prestation durant les dix minutes jouées face au Malawi, Bouazza a, cette fois, eu plus de temps de jeu ce qui lui a permis de s'intégrer progressivement et plus facilement dans le dispositif de Rabah Saâdane. Bouazza s'est beaucoup dépensé en se mettant au service du collectif puisqu'il a ratissé plusieurs balles au milieu de terrain, gênant l'évolution des Maliens dans ce secteur. Abdelmalek Ziaya : une apparition éclair l Pour le peu de temps qu'il a passé sur le terrain, Abdelmalek Ziaya, rentré à la place de Matmour dans le temps additionnel, beaucoup plus pour casser le rythme et grappiller quelques secondes précieuses, ne peut être jugé.
