Résumé de la 1re partie n La petite Ida aime bien l'étudiant qui lui raconte de si belles choses sur les fleurs... Et je vais te dire quelque chose qui étonnerait bien le professeur de botanique qui habite à côté. Tu le connais... Quand tu iras dans son jardin, tu raconteras à une des fleurs qu'il y a grand bal au château la nuit, elle le répétera à toutes les autres et elles s'envoleront. Si le professeur descend ensuite dans son jardin, il ne trouvera plus une fleur et il ne pourra pas comprendre ce qu'elles sont devenues ! — Mais comment une fleur peut-elle le dire aux autres fleurs ? Elles ne savent pas parler. — Evidemment, dit l'étudiant, mais elles font de la pantomime ! N'as-tu pas remarqué, quand le vent souffle un peu, comme les fleurs inclinent la tête et agitent leurs feuilles vertes ? C'est aussi expressif que si elles parlaient. — Est-ce que le professeur comprend la pantomime ? demanda Ida. — Bien sûr. Un matin, comme il descendait dans son jardin, il vit une ortie qui faisait de la pantomime avec ses feuilles à un ravissant œillet rouge. Elle disait : «Tu es si joli, et je t'aime tant !» Mais le professeur n'aime pas cela du tout, il donna aussitôt une grande tape à l'ortie sur les feuilles qui sont ses doigts, mais ça l'a terriblement brûlé et depuis il n'ose plus jamais toucher à l'ortie. — C'est amusant, dit la petite Ida en riant. — Comment peut-on raconter de telles balivernes, dit le conseiller de chancellerie venu en visite et qui était assis sur le sofa. Il n'aimait pas du tout l'étudiant et grognait tout le temps quand il le voyait découper des images si amusantes : un homme pendu à une potence et tenant un cœur à la main, car il avait volé bien des cœurs. Le conseiller n'appréciait pas du tout cela et il disait comme maintenant : «Comment peut-on mettre des balivernes pareilles dans la tête d'un enfant ? Quelles inventions stupides !» Mais la petite Ida trouvait très amusant ce que l'étudiant racontait et elle y pensait beaucoup. La tête des fleurs pendait parce qu'elles étaient fatiguées d'avoir dansé toute la nuit, elles étaient certainement malades. Elle les apporta près de ses autres jouets étalés sur une jolie table, dont le tiroir était plein de trésors. Dans le petit lit était couchée sa poupée Sophie qui dormait, mais Ida lui dit : «Il faut absolument te lever, Sophie, et te contenter du tiroir pour cette nuit ; ces pauvres fleurs sont malades, et si elles couchent dans ton lit, peut-être qu'elles guériront !» Elle fit lever la poupée qui avait un air revêche et qui ne dit pas un mot : elle était fâchée de prêter son lit. Ida coucha les fleurs dans le lit de poupée, tira la petite couverture sur elles jusqu'en haut et leur dit de rester bien sagement tranquilles, qu'elle allait leur faire du thé afin qu'elles guérissent et puissent se lever le lendemain. Elle tira les rideaux autour du petit lit pour que le soleil ne leur vînt pas dans les yeux. (à suivre...)