Rabah Saâdane, le sélectionneur national, continue de faire l'actualité et pas seulement sur le terrain sportif où son cas est différemment traité par la presse nationale, et même étrangère. Le ras-le-bol du patron des Verts est relayé par plusieurs organes, y compris les médias étrangers comme le quotidien Le Parisien qui, dans sa livraison d'hier, dimanche, a donné la parole à Saâdane qui a fait part de ses sentiments et de ses relations avec ses «détracteurs». «J'ai réagi avec vigueur car la veille du match face au Mali, ils (ses détracteurs) ont lancé la rumeur de ma démission. Je suis quelqu'un de mesuré mais il y en a marre. Il faut arrêter ça. L'Equipe nationale ne leur appartient pas, elle est à toute l'Algérie. On doit la protéger. Ces gens-là sont des malhonnêtes. Ma famille m'avait d'ailleurs conseillé d'arrêter après les qualifications. Elle savait que les problèmes allaient commencer à ce moment-là. Mais je ne pouvais pas démissionner à un mois de la CAN. J'irai donc au bout de mon contrat et je serai là à la Coupe du monde quel que soit le parcours lors de cette CAN. J'arrêterai à la fin juillet», a expliqué le technicien algérien. Pourtant, le sélectionneur national, lors de la conférence de presse – la seule d'ailleurs – qui a suivi le match de Khartoum et avant le départ pour le stage du Castelet, avait prononcé cette phrase : « Le statut de l'Equipe nationale a dépassé tout le monde», faisant allusion aux problèmes de communication qui ont souvent perturbé les relations Equipe nationale – Presse. Il fera alors la promesse que ce volet sera sérieusement pris en charge en créant une structure de communication afin de ne plus laisser la place à la spéculation et alimenter systématiquement et en temps réel les journalistes d'informations fiables. Il citera d'ailleurs l'exemple de l'histoire du capitanat qui a fait la Une la veille du match contre le Rwanda à Blida, où deux journaux avaient créé la zizanie car chacun voulait son capitaine ! Ce qui s'est répercuté négativement sur le moral du groupe. Pour résumer, il n'est pas normal qu'une sélection mondialiste fonctionne sans un organe professionnel de communication, la preuve avec ce clash survenu en Angola, comme il n'est pas normal non plus qu'une fédération puisse fonctionner sans une Direction technique nationale (DTN). Cela est inconcevable avec la pratique du très haut niveau, car chaque petite erreur se paye cash. Le staff technique et le premier responsable de la FAF devaient s'attendre à cette situation quand on fait de la rétention d'information ou quand on entrave le droit d'informer en méprisant la presse nationale. Et puis, pourquoi Mohamed Raouraoua ne ferait pas signer à Saâdane un contrat de deux ans – comme l'a fait la Fédération égyptienne avec Hassan Shehata malgré la perte de l'objectif de la Coupe du monde – et qu'on n'en parle plus ! Un Saâdane rassuré, renforcé, soutenu, protégé et inscrit dans un projet de longue durée, mettrait tout le monde à l'aise, à commencer par le sélectionneur lui-même. Cela renforcerait sa confiance et le rendrait moins acerbe, voire plus percutant envers certains, et respectueux vis-à-vis d'autres. Saâdane est peut-être l'un des derniers de la classe en matière de salaire parmi tous les sélectionneurs qualifiés pour le prochain Mondial en Afrique du Sud (27e avec 245 000 euros), mais il est chèrement payé pour assumer le rôle d'un homme public exposé à toutes les attaques. Demandez-le à Mourinho ou à Domenech, et ils vous le diront.