Résumé de la 53e partie n Les années passent, la fillette est maintenant une jeune fille, mais sa mère se garde toujours de préparer du berkoukès, de peur que l'ogre vienne la prendre. C'est l'hiver et il fait froid. Comme chaque jour, en dépit du froid et de la neige, la jeune fille est allée à la fontaine du village pour chercher l'eau. Elle rencontre des filles de son âge, et elle discute avec elles. — aujourd'hui, dit l'une d'elles, ma mère va nous préparer du berkoukès ! — moi aussi, dit une autre, avec une sauce de fèves séchées ! — c'est bon, dit une autre fille. On se retourne vers la jeune fille. — et vous, qu'allez-vous manger ? — du couscous ! — pourquoi pas du berkoukès ? C'est le plat qu'il faut en hiver ! La jeune fille est honteuse. — j'en ai déjà parlé à ma mère, mais je crois qu'elle a oublié comment on prépare ce plat ! On se moque d'elle, puis une fille lui dit. — et si tu faisais à ta mère la surprise de lui préparer du berkoukès ? — mais je ne sais pas le faire ! — on va t'apprendre : ça se prépare comme du couscous, mais du couscous avec de gros grains… Les filles lui donnent la recette du berkoukès. En rentrant à la maison, elle dit à sa mère. — c'est moi qui vais préparer le repas ! — alors, dit la mère, fais-nous du couscous ! Mais c'est du berkoukès que la fille prépare. La mère ne s'en rend compte que lorsque la table est mise. Elle aperçoit la terrine, pleine de berkoukès fumant. Elle s'écrie. — malheureuse, qu'as-tu fait ? — du berkoukès ! Déjà, ses frères prennent place et voudraient goûter au plat que leur sœur a préparé. Le père, lui, est content. Depuis le temps qu'il rêvait de manger du berkoukès ! Quant à la mère, elle est terrorisée. Son époux la gronde. — voyons, il n'y a pas de raison d'avoir peur ! — il l'a dit : il viendra la chercher, quand, une nuit d'hiver, on aura préparé du berkoukès ! Ni la fille ni ses frères ne comprennent. — mère, qui viendra ? — le monstre ! Comme pour lui répondre, le ciel se zèbre d'éclairs et le tonnerre retentit. — il arrive, gémit la mère. La fenêtre s'ouvre brusquement et l'ogre entre dans la maison, entre deux coups de tonnerre. Il s'écrie : «Je viens prendre mon dû !» Il saisit la jeune fille et l'emporte, s'envolant par la fenêtre. Ni le père ni les frères n'ont eu le temps d'intervenir. «Que s'est-il passé ?», demandent les sept frères. Et la mère, la mort dans l'âme, leur raconte la terrible histoire. «Jamais, dit-elle, on ne la reverra !» (à suivre...)