Résumé de la 3e partie n Johannès rencontre un étranger qui, comme lui, veut découvrir le monde. Ils décident donc de partir ensemble... Le soleil était déjà haut lorsqu'ils s'assirent sous un grand arbre pour déjeuner. A ce moment, vint à passer une vieille femme. Oh ! qu'elle était vieille ! Elle marchait toute courbée, s'appuyait sur sa canne et portait sur le dos un fagot ramassé dans le bois. Johannès aperçut trois grandes verges faites de fougères et de petites branches de saule qui dépassaient de son tablier relevé. Lorsqu'elle fut tout près d'eux, elle fit un faux pas, elle tomba et poussa un grand cri. Elle s'était cassé la jambe, la pauvre vieille. Johannès voulait tout de suite la porter chez elle, mais son compagnon, ouvrant son sac à dos, en sortit un pot en déclarant qu'il avait là un onguent qui guérirait sa jambe en moins de rien. Mais en échange il demandait qu'elle leur fasse cadeau des trois verges qu'elle avait dans son tablier. — C'est cher payé ! dit la vieille en hochant la tête d'un air bizarre. Elle ne tenait pas du tout à se séparer des trois verges mais il n'était pas non plus agréable d'être là par terre, la jambe brisée. Elle lui donna donc les trois verges et dès qu'il lui eut frotté la jambe avec l'onguent, la vieille se mit debout et marcha, elle était même bien plus leste qu'avant. — Que veux-tu faire de ces verges ? demanda Johannès à son compagnon. — Ça fera trois jolies plantes en pots, répondit-il ; elles me plaisent. Ils marchèrent encore un bon bout de chemin. — Le temps se couvre, dit Johannès en montrant du doigt les épais nuages. C'est inquiétant. — Mais non, dit le compagnon de voyage, ce ne sont pas des nuages mais d'admirables montagnes très hautes, où l'on arrive très au-dessus des nuages, dans l'air le plus pur et le plus frais. Un paysage de toute beauté, tu peux m'en croire ! Demain nous les atteindrons sans doute. Ce n'était pas aussi près qu'il y paraissait, ils marchèrent une journée entière avant d'arriver aux montagnes où les sombres forêts poussaient droit dans l'azur et où il y avait des rocs grands comme un village entier. Ce serait une rude ascension que d'arriver là-haut ; aussi Johannès et son compagnon entrèrent-ils dans une auberge pour s'y bien reposer et retrouver des forces. En bas, dans la grande salle où l'on buvait, il y avait beaucoup de monde, un homme y donnait un spectacle de marionnettes. Il venait d'installer son petit théâtre et le public s'était assis tout autour pour voir la comédie ; au premier rang un gros vieux boucher avait pris place – la meilleure du reste –, son énorme bouledogue – oh ! qu'il avait l'air féroce – assis à côté de lui ouvrait de grands yeux comme tous les autres spectateurs. La comédie commença. C'était l'histoire d'un roi et d'une reine assis sur un trône de velours. De jolies poupées de bois aux yeux de verre et portant la barbe se tenaient près des portes qu'elles ouvraient de temps en temps afin d'aérer la salle. C'était vraiment une jolie comédie, mais à l'instant où la reine se leva et commença à marcher, le chien fit un bond jusqu'au milieu de la scène, happa la reine par sa fine taille. On entendit : cric ! crac ! C'était affreux ! (A suivre...)