Le César du meilleur acteur a été décerné, hier, samedi, à l'acteur d'origine égyptienne Omar Sharif pour son rôle dans Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran de François Dupeyron. «Je pense que c'est parce que toute ma vie j'ai passionnément aimé la France et les Français que la France et les Français me le rendent en me faisant cet honneur», a-t-il commenté. A 71 ans, Omar Sharif, le gentleman séducteur à l'?il de velours, a revêtu la blouse grise d'un vieil «épicier arabe» pour jouer dans cette histoire d'une amitié avec un adolescent juif. «C'est un film de tolérance et d'amour. C'est ce qui m'a poussé à revenir à l'écran», déclarait l'acteur à la Mostra de Venise où il a reçu, en août dernier, un Lion d'or pour l'ensemble de sa carrière. L'acteur, né Michel Shalhoub à Alexandrie, dans une famille de commerçants fortunés d'origine libanaise et syrienne, incarne dans le film de François Dupeyron (La Chambre des officiers et Drôle d'endroit pour une rencontre), un vieux sage soufi qui observe le monde avec philosophie derrière ses rayons de boîtes de conserves. Il est épicier, rue Bleue, dans un quartier populaire de Paris dans les années 1960. Il va se lier avec Moïse (le jeune Pierre Boulanger, à la hauteur du vétéran Sharif), dit Momo, un adolescent juif, mal aimé par son père, dont il va devenir le mentor et le père adoptif?