Explication n Aujourd'hui, à Luanda, les Pharaons tenteront de réaliser un triplé historique, après leurs succès en 2006 et 2008, et pour la classe biberon des Black Stars de prendre rendez-vous avec le futur à cinq mois du Mondial. S'il s'agit de la 8e finale pour les deux pays, les équipes présentent des profils opposés, entre des Pharaons titrés six fois et très expérimentés, et des Ghanéens couronnés à quatre reprises mais dont l'équipe fait ses premiers pas internationaux. Sans Abou Trika, l'Egypte a su se trouver de nouveaux leaders (Zidan, Hassan). Ses joueurs évoluent ensemble depuis de nombreuses années et composent des prestations collectives harmonieuses. Les Pharaons partiront donc favoris pour étendre un peu plus leur série d'invincibilités, en dépit de l'absence possible de Motaeb (adducteurs). Un nouveau titre lui permettrait d'atténuer encore un peu plus la douleur née de la non-qualification au Mondial-2010 en novembre dernier. L'Egypte avait alors dû céder son ticket à l'Algérie contre qui elle a largement pris sa revanche en demi-finale de la CAN (4-0), après avoir torpillé le Cameroun en quarts (3-1 a.p.). Jusque-là, le bilan du sélectionneur Hassan Shehata est impressionnant : ses Pharaons sont les seuls à avoir remporté leurs cinq matches, inscrivant au passage 14 buts pour seulement deux encaissés. Et Geddo, avec quatre réalisations alors qu'il n'a jamais débuté une rencontre, trône en tête du classement des buteurs. Dans le coin ghanéen se tiennent les jeunes chiens fous. Jeunes sans être tendres, comme ils l'ont montré en quart et en demi en résistant à l'enthousiasme angolais du pays hôte (1-0) et à la puissance d'expérimentés nigérians (1-0). Contrairement aux Egyptiens, les Black Stars, qui comptent dans leurs rangs huit des champions du monde juniors de l'automne, sont qualifiés pour le Mondial. Au vu de leurs récentes prestations bien que privés des vedettes Essien, Mensah, Appiah et Muntari, les Ghanéens ont toutes les raisons d'envisager avec ambition leur séjour en Afrique du Sud. Il leur reste toutefois un dernier effort à fournir ce dimanche s'ils veulent ramener à Accra leur 1er titre depuis 1982. «C'est certainement notre meilleure performance et j'espère que ce n'est pas fini», a commenté leur sélectionneur Milovan Rajevac qui devrait finalement pouvoir compter sur son gardien Kingson malgré une douleur à l'aine. «Je suis très fier», ajoute le coach serbe. Outre sa défense de fer, qui compense certaines absences par une grande solidarité, les Ghanéens peuvent également miser en attaque sur un Gyan en forme qui semble en avoir fini avec des blessures à répétition. En quart et en demi, après avoir déjà marqué au 1er tour contre la Côte d'Ivoire, Gyan a su débloquer la rencontre. Avant que ses coéquipiers ne trouvent la clé pour fermer la serrure à double tour. Asamoah : «Nous sommes très motivés» l L'attaquant des Black Stars, Asamoah Gyan, veut croire à la victoire de son équipe, même s'il sait que l'Egypte sera difficile à battre. Avant la finale de la CAN Orange, Asamoah Gyan reconnaît que l'Egypte ne sera pas facile à battre. «Ce sera difficile, a-t-il déclaré. Les Egyptiens ont plus d'expérience et ils jouent très solidaires, très groupés.» L'attaquant des Black Stars affirme toutefois la motivation de ses coéquipiers à aller chercher la victoire. «Nous sommes très motivés après nos succès en quart et en demi-finale. Nous avons faim de succès. Personne avant le début de l'épreuve ne nous accordait la moindre chance et nous avons quand même tracé notre chemin jusqu'à la finale.» Nyantakyi : «Ce qui importe, c'est le résultat» l Le président de la Fédération ghanéenne, Kwesi Nyantakyi, dévoile sa philosophie et son modèle sans barguigner : «Le football est avant tout une affaire de résultat. Nous sommes venus en Angola pour jouer et pour gagner. A la fin d'un match, ce qui importe, c'est le tableau d'affichage et pas la manière. L'Allemagne n'est pas un modèle de beau jeu, mais en efficacité, ils sont les meilleurs.» Les sacrifices de Kingson l Le gardien du Ghana, Richard Kingson, n'était pas au mieux de sa forme en demi-finale mais il a voulu tenir sa place, même s'il ne peut pas vraiment tirer du pied droit. «Je n'étais pas à 100% mais j'ai promis aux garçons que je ferais tout mon possible pour eux. Je me suis sacrifié pour l'équipe afin de l'aider à atteindre la finale.» Vendredi, il a dû aller à l'hôpital pour effectuer des examens à l'aine. Yeboah au secours de Rajevac l Critiqué pour sa gestion à l'économie de son quart et de sa demi-finale, Rajevac a vu l'ex-légende ghanéenne Tony Yeboah venir à son secours. «On doit continuer d'ouvrir le score avant de le défendre», a déclaré l'ex-attaquant après les trois matches remportés 1-0 par son équipe. «Lors des derniers matches, on a montré qu'on savait le faire. Le coach a fait du bon boulot.» L'Egypte a voyagé 7h 30 en bus l Il y a sans doute meilleure façon de préparer une finale de la CAN. Les Egyptiens, qui affrontent le Ghana ce dimanche à Luanda (17h 00), n'ont pas mis moins de sept heures et demie pour rallier vendredi la capitale angolaise depuis Benguela où les Pharaons ont acquis leur billet face à l'Algérie en demi-finale, jeudi (4-0). «Nous sommes partis de notre hôtel de Benguela à 16h 00 et nous sommes arrivés à notre hôtel de Luanda à 23h 30», a dit, hier, samedi, Hamada Shaady, responsable des relations internationales à la Fédération égyptienne, à l'issue de la réunion technique traditionnelle d'avant-match entre les deux équipes. Les Pharaons devaient s'entraîner à 17h 00 au stade du 11-Novembre de Luanda, à huis clos. Aucun point presse n'était prévu. Décision en mars pour le calendrier l La CAF, qui «étudie» actuellement le passage de la Coupe d'Afrique des nations des années paires aux années impaires à partir de 2013, «prendra une décision en mars-avril», a indiqué, hier, samedi, son président Issa Hayatou, qui refuse toutefois d'en «changer la périodicité». «Nous sommes en train d'étudier de faire passer la CAN des années paires aux années impaires mais la périodicité ne changera pas, a indiqué M. Hayatou. Ce sera toujours tous les deux ans et toujours en janvier ou février. La décision sera prise en mars-avril. Si les études aboutissent on compte démarrer en 2013.» Selon le président de la CAF, en cas d'accord, il devrait donc y avoir une CAN coorganisée en 2012 par le Gabon et la Guinée équatoriale, et une autre l'année d'après en Libye, dont l'édition prévue en 2014 pourrait être avancée. «Pour l'instant, c'est une simple tendance qui n'est pas définitive», a encore ajouté M. Hayatou.