Agitation n Les praticiens de la santé publique continuent d'observer des mouvements de protestation. Ils revendiquent des salaires décents et de meilleures conditions de travail. Fin janvier, des dizaines de médecins, venus de différentes wilayas du pays, ont observé un sit-in et une marche à l'intérieur de l'hôpital Mustapha-Pacha (Alger). Ils voulaient sortir dans la rue, mais les éléments des forces de l'ordre, toujours présents pour étouffer toute tentative de ce genre, leur ont interdit de quitter l'enceinte hospitalière. Tous les employés de ce secteur sont en agitation constante. Médecins, spécialistes, paramédicaux et psychologues dénoncent le silence du ministère de la santé quant à leurs revendications socioprofessionnelles. Le premier responsable du secteur, Saïd Barkat, n'a pas encore montré une volonté de dialoguer sérieusement avec les protestataires. Les différents syndicats (Unpef, Snpsp, Snpssp…) se sont entendus pour une paralysie totale du secteur. Les principales revendications se résument en deux points essentiels : le statut particulier et le régime indemnitaire. Le Dr Mohammed Youcefi, secrétaire général du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp), a expliqué, dans ses diverses sorties médiatiques, que la grève constitue l'unique solution pour sauver la santé publique d'une situation désastreuse et faire entendre les revendications des praticiens. Les médecins veulent être associés à toutes décisions les concernant et non se contenter d'appliquer les directives du ministère. Les syndicalistes estiment que le secteur est délaissé car il est géré par une loi datant de 1985 et les praticiens n'ont jamais été associés à l'élaboration du statut particulier. Ces dernières années, les responsables n'investissent que dans le matériel, alors que les ressources humaines, élément essentiel dans toute entreprise de développement, sont délaissées. Une attitude qui ne mènera qu'à la dégradation d'une situation déjà catastrophique. Pourquoi construire de nouveaux établissements hospitaliers et acquérir un nouveau matériel médical si les médecins, les paramédicaux et autres fonctionnaires ne sont pas suffisamment motivés ? La réaction négative du ministère de la santé vis-à-vis de la grogne des praticiens ne fait qu'accentuer le calvaire des malades qui éprouvent d'énormes difficultés à se faire soigner, des rendez-vous – soins et interventions chirurgicales – étant reportés à des dates ultérieures. Les notions du service public et du droit à la santé se trouvent ainsi bafouées sans que les responsables daignent intervenir pour mettre fin à cette situation des plus préjudiciables. Ce n'est certainement pas les augmentations de salaires et de primes revendiquées par les praticiens qui vont ruiner le trésor public !