Les citoyens ne sont pas suffisamment informés sur le contenu du nouveau code de la route en vigueur depuis hier. Une campagne de vulgarisation de ce dispositif a fait cruellement défaut. Les conducteurs se retrouveront-ils à payer des amendes dont ils ignorent l'origine ? Il n'est, de toute façon, pas trop tard pour mener de larges campagnes de sensibilisation. Toutefois, les citoyens ne sont pas suffisamment informés sur le contenu de cette nouvelle réglementation en raison d'un manque de sensibilisation. Les quelques campagnes menées par certaines associations, ces derniers mois, n'ont pas ciblé toutes les régions du pays. La plus importante a été lancée le 16 janvier dernier à Rouiba (Alger) par la Radio nationale et les Scouts musulmans algériens (SMA). Une campagne axée sur le volet de la prévention : on s'est contenté d'informer les passants sur…le nombre de morts causés par les accidents. L'orientation était claire : le non-respect du code de la route représente un danger pour les vies humaines. «Cette campagne porte sur une dimension pédagogique axée sur des références religieuses, juridiques et organisationnelles en vue de faire parvenir au citoyen les informations sur les dangers du terrorisme des routes», avait déclaré le commandant général des SMA, Nourredine Benbraham. Les actions similaires éparses menées dans quelques autres villes du pays avaient le même principe : respectez le code de la route pour préserver les vies humaines. On devait plutôt expliquer aux conducteurs les risques encourus (amendes, emprisonnement, retrait de permis). Même les affichages destinés à la sensibilisation ne contiennent aucune indication dans ce sens. Certains citoyens n'hésitent pas à les qualifier d'«images de play-station» ! Aucune vulgarisation de la nouvelle réglementation n'a été menée. Les responsables n'auraient-ils pas dû distribuer des dépliants relatifs aux nouvelles mesures ? Cela n'ayant pas été jugé nécessaire, la plupart des usagers de la route risquent de se retrouver avec des amendes dont ils ignorent la cause. Il est vrai que nul n'est censé ignorer la loi, mais une nouvelle réglementation, adoptée depuis plusieurs mois et publiée dans le Journal Officiel en juillet 2009, devait être expliquée aux citoyens. Les mesures coercitives sont durcies. Le conducteur en état d'ivresse ou sous l'effet de stupéfiants est puni d'un emprisonnement de deux à cinq ans et d'une amende de 100 000 à 300 000 DA. Le conducteur ayant commis des infractions (manœuvres dangereuses, excès de vitesse…) ayant entraîné un homicide involontaire est puni d'un emprisonnement d'un à trois ans et d'une amende de 50 000 à 200 000 DA. Les contraventions aux règles de la circulation routière sont classées en quatre degrés : les contraventions du 1er degré sont punies d'une amende forfaitaire de 2 000 à 2 500 DA. Ces amendes concernent le défaut d'éclairage, de signalisation et de freinage. L'empiètement d'une ligne continue est considéré comme une contravention du 2e degré qui est punie d'une amende forfaitaire de 2 000 à 3 000 DA. Le franchissement d'une ligne continue est en revanche considéré comme une contravention du 4e degré et son auteur est puni d'une amende forfaitaire de 4 000 à 6 000 DA. Le manquement au port de la ceinture de sécurité est considéré comme une contravention du 3e degré. Dans ce cas, le conducteur est puni d'une amende forfaitaire de 2 000 à 4 000 DA. Le permis à points arrive l L'une des nouveautés du code de la route concerne la mise en application du permis à points et le permis de conduire probatoire ainsi que le brevet professionnel pour le transport public de voyageurs et de marchandises. Le permis à points est défini comme «un outil modulaire et pédagogique visant à responsabiliser les conducteurs et à renforcer la lutte contre l'insécurité routière.» Le permis probatoire est un permis de conduire provisoire pour la catégorie obtenue depuis moins de deux années à compter de la date de succès à l'épreuve pratique.