Un ancien haut responsable de la police et de la justice, principal accusé dans les procès antimafia retentissants qui se tiennent à Chongqing, métropole du sud-ouest de la Chine, a commencé à être jugé ce mardi. Wen Qiang, 54 ans, ancien directeur du département de la justice de cette municipalité de 30 millions d'habitants, est poursuivi pour corruption, protection et tolérance de groupes mafieux, possession d'une grande quantité de fonds et de propriétés dont il n'a pas pu expliquer la provenance, et viol. Dans le box des accusés se trouvent également sa femme, poursuivie pour corruption, ainsi que trois autres anciens responsables de la police de la ville, qualifiés par les médias chinois d'«hommes de main» de Wen Qiang. La justice accuse ce dernier d'avoir profité de sa situation au sein de la police et de la justice entre 1996 et 2009 «pour ses intérêts personnels» et d'avoir reçu, seul ou avec sa femme, des biens de sociétés ou de personnes individuelles «pour l'équivalent de plus de 15 millions de yuans» (1,5 million d'euros). Par ailleurs, il est accusé d'avoir protégé un groupe mafieux, dirigé par sa belle-sœur en échange de 700 000 yuans (70 000 euros). Enfin, Wen Qiang n'a pas pu expliquer l'origine de biens d'un montant de plus de 10 millions de yuans. Plusieurs accusés ont déjà été condamnés depuis le lancement en juin de l'opération «mains propres» à Chongqing, sous l'égide du Premier secrétaire du Parti, Bo Xilai, ancien ministre du Commerce.