L'éditorialiste du Journal Hebdomadaire (JH, indépendant), Boubker Jamaï, a annoncé, hier soir, avoir décidé de s'exiler pour protester contre la fermeture de sa publication, décidée par les autorités pour non-paiement «d'importantes dettes». «Je ne ferai plus de journalisme au Maroc et j'ai décidé d'opter pour l'exil volontaire», a déclaré Boubker Jamaï lors d'une conférence de presse à Casablanca. Les locaux du JH ont été mis sous scellés le 28 janvier après que le tribunal de commerce de Casablanca eut ordonné la «liquidation judiciaire» de Média Trust, société éditrice du JH (18 000 exemplaires par semaine). Média Trust avait été condamné pour non-paiement «d'importantes dettes» en faveur de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss), de certaines banques et de l'administration des impôts, avait déclaré à la presse Abdelkébir Tabih, l'un des avocats des créanciers du JH. Le montant des dettes dépasse les 5 millions de dirhams (environ 450 000 euros). Boubker Jamaï a reconnu, hier soir, qu'il existait chez le JH un «problème de trésorerie, la gestion ayant été en difficulté». Le responsable de la rédaction a toutefois souligné que la «mise à mort du Journal Hebdomadaire doit inciter à un débat national sur la liberté de la presse» au Maroc. Fondé en 1997, le Journal Hebdomadaire était une publication indépendante. Les sujets abordés chaque semaine ont brisé plusieurs tabous, notamment en matière de politique intérieure.