Solidarité n Plusieurs centaines de personnes ont défilé hier après-midi à Paris pour réclamer la levée du blocus israélien imposé depuis 2007 à la bande de Gaza. A l'appel d'un collectif d'associations pro palestiniennes et de défense des droits de l'homme, les manifestants ont dénoncé «l'oppression» subie par les quelque 1,5 million d'habitants de la bande de Gaza et ont appelé la communauté internationale à «faire pression sur Israël» pour lever le blocus. «Les Palestiniens subissent des humiliations quotidiennes, sont empêchés de travailler, de faire soigner leurs enfants, de se déplacer. Il faut que cela cesse», a déclaré une militante de l'association France- Palestine-Solidarité. Mi-janvier, l'ONG Amnesty International avait réclamé la levée du blocus, dénonçant une «punition collective» intolérable, à l'occasion de la publication d'un rapport intitulé «L'asphyxie de Gaza soumise au blocus israélien». Amnesty n'avait toutefois pas appelé à la manifestation d'hier, en raison de la présence de groupuscules pro palestiniens dont certains membres sont hostiles à l'existence même de l'Etat d'Israël. Plusieurs manifestants, membres de partis de gauche et d'extrême gauche, ont affirmé qu'ils n'avaient «rien en commun» avec ces groupuscules, dont quelques dizaines de membres s'étaient agrégés en fin de cortège, brandissant des photos de civils palestiniens victimes du conflit aux cris de : «Israël, assassin !». Par ailleurs, l'organisation de défense des droits de l'homme, Human Rights Watch (HRW), a accusé, ce dimanche, Israël de n'avoir pas mené une enquête «impartiale et approfondie» sur les crimes de guerre qu'avait commis son armée durant l'offensive à Gaza de l'année dernière. L'ONG précise avoir rencontré, le 4 février, des juristes de l'armée israélienne mais que ceux-ci ne l'ont pas convaincue que les enquêtes internes de Tsahal sont impartiales et approfondies et qu'elles concernent les directions politiques et militaires dont les décisions ont entraîné la mort de civils en violation des lois de la guerre. «Il est crucial de mener une enquête indépendante pour comprendre pourquoi autant de civils ont été tués et pour pouvoir poursuivre les responsables des attaques illégales», a déclaré un responsable de HRW, Joe Stork. «Les enquêtes internes de l'armée ont concerné surtout des soldats qui avaient désobéi aux ordres sur les règles d'engagement de l'armée, sans se préoccuper si ces ordres ne violaient pas les lois de la guerre», a-t-il estimé. L'offensive israélienne a fait, du 27 décembre 2008 au 18 janvier 2009, 1 400 morts, pour la plupart des civils, côté palestinien, selon des sources médicales locales.