Résumé de la 2e partie n Alors que défilaient les nouveaux arrivés, Ann Shapland arrête sa frappe pour observer tout ce beau monde… Elle (Ann) se demandait ce que cela donnerait d'être, comme elle le disait, immergée au milieu des femmes. Eh bien... ce serait une expérience ! Et puis il y aurait toujours Dennis ! Dennis, la fidélité incarnée, de retour de Malaisie, ou de Birmanie, ou des quatre coins du monde, toujours semblable à lui-même, toujours fervent, qui lui demanderait encore une fois de l'épouser. Cher Dennis !... Mais comme il serait ennuyeux d'être l'épouse de Dennis. Dans le proche avenir, la compagnie des hommes lui manquerait. Tous ces professeurs en jupons... Il n'y avait pas un seul homme dans la place, à l'exception d'un jardinier qui frisait les quatre-vingts ans. Mais une surprise attendait Ann. Par la fenêtre, elle aperçut un homme qui taillait la haie de l'autre côté de l'allée – un jardinier, à l'évidence, mais fort éloigné des quatre-vingts printemps. Jeune, brun, beau gosse. Ann s'interrogea – on avait parlé d'un recrutement supplémentaire pour l'entretien des plates-bandes – mais ce gaillard-là n'avait rien d'un cul-terreux. Certes, de nos jours, les gens qui voulaient travailler acceptaient n'importe quoi. C'était peut-être bien un garçon qui tâchait de grappiller quelques sous pour réaliser un projet quelconque, ou qui avait simplement besoin de gagner sa vie. Mais il taillait la haie d'une main fort experte. Sans doute, après tout, était-ce un véritable jardinier ! «Il m'a tout l'air, se confia Ann, il m'a tout l'air de quelqu'un qui pourrait se révéler amusant...» Une dernière lettre, nota-t-elle avec plaisir, et puis il lui serait loisible d'aller faire un petit tour dans le parc... A l'étage, miss Johnson, la gouvernante, s'affairait à répartir les chambres, à accueillir les nouvelles et à saluer les anciennes. Elle était heureuse que la rentrée soit enfin venue. Elle ne savait jamais trop quoi faire de ses vacances. Elle avait deux sœurs mariées, chez qui elle séjournait à tour de rôle, mais qui s'intéressaient naturellement davantage à leurs familles et à ce qu'elles faisaient elles-mêmes qu'à Meadowbank. Miss Johnson, qui portait pourtant à ses sœurs l'affection qui convient, ne s'intéressait réellement qu'à Meadowbank. Oui, il était bon que le trimestre ait commencé... — Miss Johnson ? — Oui, Pamela ? — Venez voir, miss Johnson. J'ai l'impression que quelque chose s'est cassé dans ma valise. Ça a coulé partout. Je crois que c'est de la brillantine. — Chut, chut ! ordonna miss Johnson en accourant à la rescousse. Mlle Blanche, le nouveau professeur de français, se promenait sur le gazon qui s'étendait au-delà de la terrasse. Elle porta un regard plein d'intérêt sur le jeune homme aux larges épaules qui taillait la haie. «Pas mal du tout», estima Mlle Blanche. (à suivre...)