Embarras n Mauvaise gestion de la crise par Toyota, des rappels opérés par Honda et la falsification de contrôle des sièges d'avion dévoilé chez Koito, autant de scandales qui affectent l'image du Japon. Le ministre japonais des Transports, Seiji Maehara, a reproché mardi au P-DG de Toyota, Akio Toyoda, de ne pas avoir agi plus tôt pour rappeler les milliers de voitures affectées par un défaut technique. «Je voudrais que vous vous mettiez du côté des automobilistes, et j'aurais souhaité des mesures plus rapides de votre part, plutôt que de dire simplement qu'il ne s'agissait pas d'un problème technique majeur», a déclaré M. Maehara à M. Toyoda devant les journalistes, en marge d'une réunion au ministère. Toyota avait reconnu avoir eu connaissance de ce défaut en décembre et l'avoir corrigé en janvier en usine. Mais le constructeur n'a publiquement annoncé l'existence du problème que la semaine dernière. Les critiques se multiplient au Japon contre le constructeur automobile, Toyota, première entreprise de l'archipel, accusé de porter atteinte au prestige international du pays. La plupart des grands journaux nippons ont fustigé, dans leurs éditoriaux, la gestion chaotique de la crise par le groupe. «Les mots ne peuvent suffire à régler le problème. Toyota représente le Japon, et ses déboires peuvent conduire à dévaloriser l'image de marque du pays dans son ensemble», a jugé le quotidien Nikkei, «bible» des milieux d'affaires. Pour le quotidien conservateur Yomiuri Shimbun, premier tirage du pays, «l'absence de réaction appropriée au fiasco actuel pourrait porter atteinte à la confiance internationale envers les technologies industrielles du Japon». Une image du pays du Soleil-Levant qui se ternit d'autant que désormais Toyota n'est pas le seul groupe japonais touché par la crise. Le fabricant de sièges d'avion japonais, Koito Industries, a reconnu avoir falsifié les résultats de contrôle de sécurité portant sur 150 000 fauteuils équipant 32 compagnies aériennes dans le monde. Lors d'une conférence de presse, le ministre japonais des Transports a qualifié cette affaire de «honteuse» et demandé que la société soit «sévèrement sanctionnée». «Le fait que la société ait de façon intentionnelle falsifié les données est extrêmement vicieux», a-t-il dit. L'autre constructeur automobile japonais, Honda, est aussi empêtré dans l'affaire de rappel de véhicules. Il a annoncé le rappel de 646 000 voitures dans le monde, en raison d'un défaut technique affectant le système d'ouverture des vitres et 437 763 autres rappels dans le monde à cause de l'airbag défectueux.