Amendes n Les piétons n'ont pas été épargnés par les dispositions du nouveau code de la route. Ils sont désormais appelés à n'emprunter que les passages qui leur sont réservés. Tout piéton ne respectant pas les règles élémentaires de la circulation routière est appelé à payer une amende allant de 2 000 à 2 500 DA. Cette mesure vise, bien évidemment en sus de garantir une fluidité de la circulation dans les espaces urbains, à inculquer aux passants la culture du respect du code de la route. Cela traduit également l'intention des pouvoirs publics d'instaurer un ordre de circulation conforme aux dispositions des lois en vigueur. Des centaines de campagnes de sensibilisation ont été menées ces dernières années dans ce sens, mais elles se sont avérées vaines devant l'attitude négative des piétons. Mais maintenant qu'il s'agit de payer des amendes, il y a fort à parier que les choses vont changer. Avant la mise en application du nouveau code de la route, certains piétons n'obtempéraient même pas aux injonctions des policiers et traversaient là où bon leur semblait. Les policiers ne pouvaient bien évidemment rien faire en raison de l'absence d'un outil juridique. La circulation automobile dans les grands espaces urbains est ainsi lourdement «obstruée» en raison des bouchons créés par des piétons qui passent partout. Toutefois, une question sérieuse reste posée : où sont les passages réservés aux piétons ? La plupart des passages sont effacés et les services concernés n'ont pas encore jugé utile de les recadrer. Cette situation risque de poser un sérieux problème. D'ailleurs, cette grave lacune est à l'origine de disputes quasi quotidiennes entre des piétons et des automobilistes. «La faute n'incombe nullement à certains automobilistes qui ne connaissent pas bien la ville. C'est aux services concernés de l'APC de faire convenablement leur travail. Ce n'est pas de cette manière qu'on pourra assurer l'application effective d'une loi. Le code de la route n'est pas seulement l'affaire de policiers. Chacun de nous doit s'impliquer, d'autant plus qu'il s'agit de mesures visant à protéger des vies humaines», regrette Aâmi Ali, la soixantaine, résidant à Télemly (Alger) qui ajoute que seuls quelques passages pour piétons apparaissent clairement dans sa localité, appelant à remédier à cette situation dans les meilleurs délais. Certains estiment que la mesure concernant les piétons relève d'«une répression intelligente visant à mettre les citoyens sur les rails du civisme». Durant la première dizaine de jours de l'application du nouveau code de la route, les services de sécurité n'ont fait état d'aucune sanction contre un piéton. L'effet dissuasif a-t-il déjà porté ses fruits ? Lire demain notre dossier : «Accidents de la route : qui arrêtera la machine à tuer ?»