Difficultés n Une première liste de nouvelles wilayas-déléguées a été élaborée. Mais elle a vite été retirée. Pour assurer une gestion décentralisée des affaires courantes, le gouvernement a décidé de doter les grandes daïras du pays du statut de wilayas-déléguées. Par la suite, il est question qu'elles deviennent des wilayas à part entière. Si le principe est acquis, sa concrétisation pose mille et un problèmes. Les daïras candidates au nouveau statut sont en effet tellement nombreuses que les services du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales éprouvent toutes les peines du monde à faire un choix. Pourtant, les critères de sélection ont été définis. Il s'agit de l'éloignement géographique, de la densité de la population, du nombre de communes et d'un critère dit de «souveraineté». Si certaines daïras à l'instar de In Salah, distante de quelque 700 kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Tamanrasset, ont d'ores et déjà assuré leur place parmi les «heureuses élues», le cas est tout autre pour les autres candidates. Une première liste comprenant 95 nouvelles wilayas-déléguées a été certes élaborée. Mais elle a vite été retirée face aux contestations qu'elle a suscitées. C'est dire la difficulté d'appliquer cette forme de décentralisation dans notre pays. Toutes les régions se plaignent de la centralisation qu'elles accusent d'être à l'origine des déséquilibres régionaux. Pour les habitants des grandes daïras comme El-Eulma et Boussaâda, seul le statut de wilaya-déléguée est à même de leur permettre de se développer. A dire vrai, le découpage administratif a toujours été un véritable casse-tête pour les autorités de notre pays. Beaucoup doivent garder encore en tête cette rivalité née de la décision prise dans les années 1980 de revoir à la hausse le nombre de wilayas de 16 à 48 wilayas. Entre Boussaâda et M'sila par exemple, un véritable combat a été engagé pour décrocher le statut de wilaya. Et au jour d'aujourd'hui, les habitants de Boussaâda contestent le choix qui s'était porté sur M'sila. Autant dire que la décentralisation n'a pas toujours été facile à appliquer. Les leçons ont-elles été retenues pour autant ? La question reste posée jusqu'à ce que le nouveau découpage administratif soit tranché officiellement. En attendant, les habitants de plusieurs daïras croisent les doigts pour que leurs localités accèdent enfin au statut «salvateur» de wilayas-déléguées. Codes communal et de wilaya : des retards et des interrogations n Quand les nouveaux codes communal et de wilaya seront-ils enfin, fin prêts ? Personne n'est en mesure de répondre à la question en l'état actuel des choses. Ceux qui ont été chargés de l'élaboration de ces textes semblent éprouver bien des difficultés à se mettre d'accord sur les prérogatives à donner aux assemblées élues. Entre ceux qui préconisent de leur laisser la liberté de proposer et de gérer et ceux qui, au contraire, suggèrent de les soumettre au contrôle permanent de l'Etat pour éviter les détournements et le gaspillage, le courant ne passe pas apparemment.