Les habitants, en constatant l'importance de l'accélération du glissement, s'inquiètent du devenir de leur village. «Nous craignons que les mesures nécessaires pour stopper le glissement ne soient pas engagées à temps. Nous n'avons pas ou aller», nous dit un jeune. Un membre du comité de village nous informe que des français, des algériens et même un libanais se sont rendus dans le village pour étudier le glissement. «aujourd'hui, on nous dit que l'observation du mouvement du sol se fait par satellite. Espérons que des mesures seront engagées dans les meilleurs délais car non seulement notre village est menacé, mais aussi ceux situés en amont, notamment Taguersift, car le glissement aspire tout ce qui se trouve sur son passage, vers la mer.» C'est ce qui a poussé les familles des deux hameaux à unir leurs voix pour interpeller conjointement les autorités locales sur la menace qui les guette. Dans une des nombreuses lettres adressées par le comité de village Tissira d'Iknache au nom des deux villages, les signataires soulignent que «la situation est des plus graves car le glissement qui date depuis longtemps emporte chaque jour un peu plus de terrain et, aujourd'hui, menace les maisons du village». Selon un membre du comité du village d'Iknache, toutes les autorités concernées locales et centrales ont été saisies. «Nous avons saisi l'APC, la daïra, la DUC, l'APW, le wali, le président de l'APN et même les ministères de l'Intérieur ainsi que celui des Travaux publics», nous dit-il. Il est vrai que quelques travaux ont été réalisés (drainage des eaux pluviales et mur de soutènement), mais ce qui inquiète le plus les villageois c'est de ne rien savoir et de ne pas être informés sur ce qui se fait. Pourtant informer les habitants de l'étude qui est en cours mettra fin à leur inquiétude et à leur sentiment d'être oubliés et leur SOS ignoré.