Sentence n Le tribunal criminel près la cour d'Alger a prononcé, hier, l'acquittement de Mustapha Hamlili, ancien détenu de la prison de Guantanamo, pour appartenance à un groupe terroriste activant à l'étranger et faux et usage de faux. Selon l'arrêt de renvoi, l'accusé s'était déplacé en 1986 à Bamako (capitale du Mali) sans passeport en compagnie de son frère et du fils de ce dernier. Il s'était ensuite rendu en Arabie saoudite avec un faux passeport et de là au Pakistan avec une fondation de secours avec laquelle il a travaillé dans les camps de réfugiés à la frontière pakistano-afghane où il a reçu un entraînement militaire supervisé par le nommé Abou Soheib de nationalité égyptienne. Il a été arrêté au Pakistan par les forces américaines, après les événements du 11 septembre 2001, en possession d'un faux passeport irakien. Lors du procès, l'accusé a relaté les faits axant sur les villes où il a séjourné et les travaux qu'il a effectués à Bamako, au Yémen, en Arabie saoudite, au Pakistan et en Afghanistan jusqu'à son arrestation en 2002 et son transfert à la prison de Guantanamo où il demeura jusqu'au 2 juillet 2008. L'accusé a nié tout lien avec des groupes terroristes à l'intérieur ou à l'extérieur du pays, soulignant que l'entraînement militaire qu'il a subi n'avait duré que quelques heures et s'était limité au maniement des armes. Le parquet général a requis 10 ans de prison à l'encontre de l'accusé et une amende de 100 000 DA, appuyant sa réquisition par les déclarations de l'accusé qui a avoué avoir usé de faux et subi un entraînement sur le maniement des armes. La défense a axé sa plaidoirie sur la non-adhésion de l'accusé à un groupe terroriste à l'étranger en précisant que l'entraînement sur le maniement des armes ne signifie pas qu'il prévoyait de faire partie d'un groupe terroriste. La défense a également mis en avant les conditions psychologiques sévères de l'accusé et le mauvais traitement qu'il a subi dans la prison de Guantanamo. En outre, le tribunal a décidé d'ajourner pour la prochaine session criminelle l'affaire de Sofiane Hadarbache accusé, lui aussi, d'appartenance à un groupe terroriste activant à l'étranger et de faux et usage de faux. Ce dernier était absent à l'audience pour raison de santé car hospitalisé à l'hôpital Frantz-Fanon de Blida, selon la défense qui a affirmé, documents médicaux à l'appui, qu'il souffre d'une «dépression nerveuse sévère». L'arrêt de renvoi est imputé à son hospitalisation à un fragment qu'il a reçu à la tête lors du bombardement par les forces américaines dans la région de Kaboul en Afghanistan où il a été arrêté en 2001.