Enchaînement n L'erreur médicale est due en très grande partie à la mauvaise formation de certains médecins auxquels il ne faut pas jeter la pierre dans la mesure où ils ne sont, eux-mêmes, que le produit de certains mauvais professeurs. Le phénomène existe et personne ne prétendra le contraire. Il a cours dans le monde entier, même si chez nous on l'évoque à voix basse presque comme un tabou honteux. Il s'agit de l'erreur médicale. Il n'est pas question dans ce dossier de dénoncer qui que ce soit ni de porter l'anathème sur qui que ce soit. Des juges et sans doute des tribunaux le feront mieux que nous. Notre ambition est plus modeste, nous désirons tout simplement comprendre pourquoi ce genre d'accident arrive et si la parade pour les empêcher, ou au moins les prévenir existe. L'erreur médicale est due en très grande partie à la mauvaise formation de certains médecins auxquels il ne faut pas jeter la pierre dans la mesure où ils ne sont, eux-mêmes, que le produit de certains mauvais professeurs. Démonstration : une patiente dont nous garderons l'anonymat, se plaignait, il y a quelques années, d'atroces douleurs dans le bas du dos. Elle habitait une grande ville dont nous tairons, là aussi, le nom. Elle consulte un premier spécialiste qui lui prescrit un traitement et des médicaments… contre l'arthrose… Voyant que ses douleurs se répétaient assez régulièrement, elle consulte un autre spécialiste qui lui conseille l'ablation rapide d'un rein, le plus tôt possible sinon sa mort était assurée… Pour enlever le doute, elle change de ville et consulte un troisième spécialiste qui la tranquillise enfin et qui lui explique qu'il n'est pas nécessaire de la délester de son rein, il est en excellent état, mais qu'il fallait l'opérer pour lui enlever un simple kyste… Nous savons que la médecine n'est pas une science exacte, mais se tromper à ce point de diagnostic n'est que l'expression d'un métier appris grossièrement, dans l'à-peu-près, presque à l'instinct. Au point d'ailleurs que certains jeunes généralistes, confrontés seuls à leurs patients dans le secret de leur cabinet, n'hésitent pas à appeler leur professeur au téléphone pour un meilleur diagnostic. Cette médiocre formation de quelques praticiens s'accompagne généralement d'un manque flagrant d'expérience. Et l'expérience malheureusement s'acquiert sur le tas, avec le temps. Il ne faut pas se voiler la face si nos diplômes de médecin ne sont pas reconnus en France et les quelques praticiens qui arrivent à s'installer dans le tissu parisien doivent pratiquement refaire une bonne partie de leur cursus. Il faudrait peut-être nous méfier des chiffres qui nous font rougir de plaisir chaque année devant le nombre impressionnant de nouveaux médecins qui sortent des facultés et… que nous n'arrivons pas à employer. Il est peut-être temps, surtout au niveau de cette filière, de privilégier la qualité à la quantité.