Résumé de la 18e partie n Bob, pour ne pas attirer les soupçons, laisse à sa sœur un message d'une grande banalité... Le message remplirait en outre un second objectif : il donnerait à croire que lui-même n'avait aucun projet de départ. II réfléchit une ou deux minutes, puis décrocha le téléphone et donna à la standardiste le numéro de l'ambassade de Grande-Bretagne. Il eut enfin en ligne Edmundson, le troisième secrétaire, l'un de ses amis : — John ? Bob Rawlinson à l'appareil. On pourrait se retrouver quelque part, quand vous aurez fini ?... Pas possible que ce soit un peu plus tôt que ça ?... Il le faut, mon vieux. C'est important. Eh bien, en fait il s'agit d'une fille... Il toussa, gêné : — Elle est merveilleuse, tout à fait merveilleuse. Etrangère à ce monde. Mais c'est une histoire un peu tordue. — Vraiment, Bob, le réprimanda Edmundson d'une voix assez empesée. Ah ! vous et les filles... Très bien, à 2 heures. II raccrocha. Bob entendit en écho le clic caractéristique, quand celui qui les écoutait, quel qu'il fût, reposa son récepteur. Brave vieil Edmundson... Depuis que tous les téléphones de Ramat étaient sur écoute, Bob et John Edmundson avaient inventé un petit système de codage de leur cru. La formule «Une fille merveilleuse étrangère à ce monde» avertissait d'un problème urgent et important. Edmundson viendrait le prendre en voiture, à 2 heures, devant le nouveau bâtiment de la Merchants Bank. Il lui révélerait la cachette. II lui dirait que Joan l'ignorait mais que ce serait important que lui le sache, si jamais quoi que ce soit lui arrivait. Regagnant l'Angleterre par la mer, Joan et Jennifer n'y seraient pas de retour avant six semaines. A ce moment-là, la révolution, à n'en pas douter ou presque, aurait éclaté. Les révolutionnaires auraient, ou non, réussi à prendre le pouvoir. Ali Youssouf serait en Europe, ou bien le prince et son pilote seraient tous deux morts. II dirait ce qu'il fallait à Edmundson mais pas trop. Bob Rawlinson, une dernière fois, contempla la chambre. Elle n'avait pas changé : paisible, désordonnée, familière. Il n'y ajouterait que son message inoffensif pour Joan. II le déposa sur la table avant de sortir. Dans le couloir, il n'y avait personne. La femme qui occupait la chambre voisine de celle de Joan Sutcliffe quitta son balcon. A la main, elle tenait un miroir. A l'origine, elle était sortie pour examiner de plus près un poil unique qui avait eu l'audace de lui pousser au menton. Elle lui avait réglé son compte avec une pince à épiler, puis elle avait soumis tout son visage à un examen attentif dans la claire lumière du soleil. C'était alors au moment où ses inquiétudes esthétiques s'apaisaient qu'elle avait remarqué autre chose : l'angle selon lequel elle tenait son miroir était tel qu'elle pouvait y distinguer la glace de l'armoire de l'autre chambre. Et dans le reflet de cette glace, elle avait vu un homme affairé à une tâche très curieuse. (à suivre...)