Résumé de la 15e partie n Dans un café, Bob imagine un plan pour faire sortir du pays les pierres précieuses qu'Ali lui a confiées... Ali était cinglé, bien entendu. Confier ainsi, d'un cœur léger, trois quarts de million à un ami. Et puis se carrer tranquillement dans son fauteuil en laissant tout à la volonté d'Allah... Bob ne disposait pas de ce recours. Son Dieu à lui attendait de Ses serviteurs qu'ils décident et qu'ils agissent au mieux des talents qu'il leur avait donnés. Que diable allait-il faire de ces maudites pierres ? L'ambassade ?... Non, il ne pouvait pas mettre l'ambassade dans le coup. Presque certainement, l'ambassade refuserait de s'impliquer. Ce qu'il lui fallait, c'était quelqu'un, une personne parfaitement banale qui s'apprêtait à quitter le pays de la manière la plus ordinaire. Un homme d'affaires, ou un touriste, serait la meilleure solution. Quelqu'un sans lien avec la politique, dont les bagages ne seraient soumis, dans le pire des cas, qu'à une fouille superficielle, ou, plus probablement, ne feraient l'objet d'aucun examen. Naturellement, il fallait tenir compte de la fin du voyage... «Sensation à l'aéroport de Londres. Une tentative pour faire entrer en contrebande trois quarts de million en pierres précieuses...» Et ainsi de suite. Il faudrait accepter ce risque-là... Oui, un quelconque quidam - un voyageur sans histoire. Soudain, Bob se reprocha sa sottise. Il y avait Joan, évidemment. Sa sœur Joan Sutcliffe. Joan qui séjournait à Ramat depuis deux mois avec sa fille Jennifer à qui, après une mauvaise pneumonie, la faculté avait prescrit du soleil et un climat sec. Elles repartiraient en paquebot, dans quatre ou cinq jours. Joan était la personne idéale. Qu'avait donc dit Ali à propos des femmes et des pierres précieuses ?... Bob sourit pour lui-même : cette brave vieille Joan !... Elle, des pierres précieuses ne lui feraient pas perdre le nord. On pouvait lui faire confiance pour garder les pieds sur terre. Oui - il pouvait compter sur Joan. Une minute, quand même... Se reposer entièrement sur Joan ?... Faire fond sur son honnêteté, oui. Mais sur sa discrétion ? A regret, Bob secoua la tête : Joan bavarderait, elle ne pourrait pas s'en empêcher. Pire encore, elle procéderait par sous-entendus : «Je rapporte au pays quelque chose de très important. Je ne peux en souffler mot à âme qui vive. C'est d'un excitant ! ...» Joan n'avait jamais été capable de garder un secret, même si elle entrait en fureur lorsqu'on le lui faisait remarquer. Par conséquent sa sœur ne devrait pas savoir de quoi elle serait chargée. Ce serait de toute façon moins dangereux pour elle. Il mettrait les pierres dans un paquet d'aspect innocent. Il lui raconterait n'importe quelle fable, au sujet d'un cadeau, ou d'une commission. II inventerait une histoire quelconque... Bob jeta un coup d'œil à sa montre et quitta le café. Le temps passait. (à suivre...)