Chiffre n 700 affaires ont été traitées en médiation depuis l'entrée en vigueur de cette dernière en février 2009. Ce chiffre, arrêté en juin de la même année, devrait connaître une hausse, selon les estimations du directeur général du Centre des recherches juridiques et judiciaires( Crjj), M. Bouzertini, qui a indiqué que 1 200 médiateurs seront formés prochainement en exécution des recommandations émanant du séminaire international qui s'est tenu à Alger les 15 et 16 juin dernier. Intervenant hier en marge de la séance d'ouverture de la session de formation sur la médiation judiciaire qui s'étalera sur 5 jours, M. Bouzertini a expliqué que cette session sera animée par deux experts européens spécialisés dans le domaine et touchera 14 médiateurs judiciaires et 6 magistrats. «L'objectif de cette rencontre est de permettre à nos juges et médiateurs de maîtriser les techniques de la médiation et la déontologie ainsi que les moyens pédagogiques nécessaires à l'enseignement du programme parce que ce premier groupe sera chargé de la formation des médiateurs locaux», a-t-il expliqué. A la question de savoir si la durée de cette formation est suffisante pour une bonne assimilation du programme, ce responsable reconnaît qu'elle ne pourra pas englober tous les aspects de la médiation, indiquant toutefois que «d'autres sessions viendront la renforcer et où le développement des habilités dans les litiges spécialisés seront visés». Néanmoins, un manque a été relevé dans la vulgarisation de l'opération de la médiation judiciaire, lequel est du, selon certains participants à cette session de formation, au manque de sensibilisation. En effet, au sein des justiciables, rares sont ceux qui sont au courant de l'existence d'une telle alternative dans le règlement des litiges et qui est pourtant moins coûteuse et mieux adaptée à la préservation des liens sociaux. Chose à laquelle le Crjj compte répondre en multipliant les campagnes de sensibilisation sur cette pratique qui «permet célérité et souplesse dans le traitement des affaires, donc une manière de désengorger nos tribunaux». Par ailleurs, l'intervenant a expliqué la manière dont le médiateur est désigné, ainsi que les critères. Aussi, «le juge, après proposition faite aux parties protagonistes, désigne un médiateur conformément à l'article 994 du code des procédures civiles et administratives portant la médiation judiciaire», a-t-il expliqué. L'article 998 du même code énonce les conditions exigées dans l'exercice de la médiation. De ce fait, le médiateur doit être connu pour sa probité et sa droiture, ne doit pas être déchu de ses droits civiques et doit maîtriser le sujet du litige. Ainsi, le médiateur peut cumuler la médiation avec une autre profession, ce qui signifie que la médiation est une mission et non pas une profession, d'où la spécificité des conditions exigées pour son exercice par rapport aux autres professions judiciaires qui se voient interdire l'exercice d'une autre profession en parallèle.