Atout n Le Samu social a accumulé une expérience pratique de près de dix ans. Il dispose, ainsi, d'un échantillonnage impressionnant de toutes les catégories vulnérables de la société. Le Samu s'acquitte d'une mission de recherche et d'accueil qui demande une grande connaissance de la rue : non seulement sa géographie, mais aussi et surtout les comportements qu'elle induit. Les différents déplacements des équipes du Samu sillonnant toutes les artères de la capitale ont permis de relever le problème crucial de la souffrance, qu'elle soit physique ou psychique, liée au sentiment d'exclusion des personnes en détresse. A cet effet et au regard des mutations profondes qu'a connues notre société et les nouveaux comportements qu'elle développe, la responsable du Samu social algérien, Mme Aberkane, réclame des ajustements par une action sociale plus soutenue auprès de l'ensemble des sans-abri et de tous ceux qui rencontrent des difficultés majeures dans leur vie quotidienne. Le Samu social est constitué par des équipes mobiles qui vont vers les gens en situation de détresse. Recueillis, ceux-ci sont hébergés dans le centre d'hébergement d'urgence de Dely Ibrahim, à l'origine pour un certain temps. Mais en l'absence de structures pouvant prendre le relais, une population hétérogène, tous âges confondus, se voit contrainte de passer des mois, voire des années dans ce centre, dont la capacité d'accueil ne dépasse pas les 216 places. Pourtant, pendant les périodes hivernales, le centre doit faire face à un afflux remarquable de SDF pouvant atteindre le triple du nombre de places disponibles. «Ce lieu doit retrouver son objectif initial, à savoir l'hébergement d'urgence. Le Samu social apporte aide et assistance aux personnes, mais pas l'assistanat c'est pourquoi il doit y avoir des relais car c'est un travail de longue haleine», ajoute notre interlocutrice. Ainsi, les différents acteurs de cette institution appellent à la création de Samu régionaux, à même d'atténuer la pression exercée sur le territoire de la wilaya d'Alger et de partager la possibilité, offerte par le Samu du Centre, d'exercer une mission de formation et de coordination indispensable à une gestion maîtrisée de la chaîne des flux migratoires de population. Toutefois, pour garantir l'efficacité de toutes les initiatives fondées sur la protection des droits de l'homme, il importe d'accorder une attention particulière aux plus vulnérables et là, une participation des autorités dans le cadre législatif, des budgets et des programmes adéquats sont plus qu'impératifs. Car le manque de données quantitatives fiables n'excuse, en aucun cas, l'apathie des pouvoirs publics.