Violence n De nouveaux heurts ont opposé hier manifestants palestiniens et policiers israéliens sur l'esplanade des Mosquées faisant des dizaines de blessés. Une trentaine de manifestants palestiniens ont été blessés, dont dix par des balles en caoutchouc et une quinzaine incommodés par des gaz lacrymogènes. Huit autres manifestants palestiniens ont été arrêtés. Les heurts ont éclaté sur l'esplanade des Mosquées à la suite d'une manifestation de Palestiniens, ponctuée de jets de pierres, après la prière hebdomadaire. L'esplanade des Mosquées, qui abrite le Dôme du Rocher et la mosquée Al-Aqsa, est le troisième lieu saint de l'islam après La Mecque et Médine. Hier soir, le calme prévalait autour de l'esplanade des Mosquées et dans les ruelles du quartier musulman de la Vieille ville. Des heurts sporadiques s'étaient aussi produits dans d'autres quartiers du secteur oriental à majorité arabe de la Ville sainte, annexé en 1967, ainsi qu'à Hébron, Nilin, Bilin et Nabi Saleh, hauts lieux de la contestation palestinienne en Cisjordanie. A Gaza, un porte-parole du Hamas, qui contrôle l'enclave palestinienne, a exhorté «la nation arabe à prendre des mesures urgentes pour sauver l'esplanade des Mosquées». De violents accrochages avaient déjà eu lieu il y a une semaine autour de l'esplanade après la décision du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d'inscrire au patrimoine national deux lieux saints de Cisjordanie. A Ramallah, en Cisjordanie occupée, le porte-parole de la présidence palestinienne, Nabil Abou Roudeina, a condamné «l'escalade de la violence israélienne à Jérusalem et ailleurs en Cisjordanie qui vise à saboter les efforts américains». L'observateur permanent de la Palestine à l'ONU a demandé, hier, au Conseil de sécurité, d'aider à faire cesser les heurts entre la police et des manifestants musulmans à Jérusalem, accusant Israël de vouloir saboter d'éventuels pourparlers de paix. Evoquant ces heurts, Riyad Mansour a demandé «une réaction immédiate du Conseil sous quelque forme que ce soit qui exprimerait sa préoccupation et appellerait les parties à la retenue». Il a affirmé que le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu «faisait tout ce qu'il pouvait pour saboter les discussions indirectes envisagées entre Israéliens et Palestiniens, ainsi que les prochaines visites de médiation dans la région de l'envoyé spécial américain au Proche-Orient, George Mitchell, et du vice-président, Joe Biden».Les Etats-Unis, qui n'ont pas réussi jusqu'à présent à relancer les négociations de paix directes entre Israël et les Palestiniens, suspendues depuis plus d'un an, s'efforcent désormais de lancer des pourparlers indirects.