Tragédie Venu de Béjaïa à Alger avec ses deux amis en quête d?un travail Larbi, 19 ans, n?aura pas le temps de faire de grandes recherches? Dans le box des accusés, trois jeunes hommes, Mohamed, Amine et Bachir, âgés respectivement de 20, 21 et 17 ans, attendent silencieusement leur jugement en ce jour du 16 février 2004. Le regret, la peur, voire la naïveté marquent leur visage aux traits enfantins. Et pourtant, ces jeunes garçons à peine sortis de l?adolescence sont accusés d?homicide volontaire et de complicité. Presque une année plus tôt, le 17 mars 2003 à 14h, Mohamed, Amine et Bachir sont assis au coin d?une ruelle d?Alger. Les trois amis avaient pour habitude de se réunir dans cet endroit pour discuter et préparer leurs agressions contre des personnes s?aventurant dans leur quartier. C?est le cas de ces trois jeunes hommes originaires de Béjaïa, Larbi, Lotfi et Mourad venus à Alger pour la première fois, dans l?intention de trouver du travail. Ils étaient loin de se douter que leur séjour dans la capitale allait se terminer par un drame. Arrivés à Alger, juste le temps de se reposer quelques heures à l?hôtel, ils se sont mis à la recherche d?un job. Ne connaissant pas la ville, ils errent un peu partout, regardant à droit et à gauche. Ils finirent pas emprunter une rue, croyant qu?elle les mènerait au centre ville. Or, ce chemin les conduisit tout droit dans la ruelle où veillent Mohamed et ses amis qui se disent avoir affaire à des étrangers. En quelques minutes les visiteurs sont pris dans le filet. Chacun des trois voyous ayant sa proie, les deux camps entrent dans une bagarre sans merci. Les coups pleuvent de partout car les trois étrangers ne se laissent pas faire. Armé d?une bombe lacrymogène, Amine asperge sa victime pour l?affaiblir. Bachir ,de corpulence moyenne, tient Larbi un gaillard de 1,75 m qui ne se laisse pas faire. Il fait appel à Mohamed, qui sous l?effet de la drogue, ne réfléchit pas. Il sort un couteau et frappe Larbi au bras droit et au cou. Le criminel s?enfuit et Larbi s?effondre gisant dans une mare de sang. Conduit à l?hôpital, il y rendit l?âme. Arrêtés le 19 mars 2003, les trois amis avouent leur crime et complicité en disant au juge instructeur qu?ils n?avaient aucunement l?intention de tuer. Or, le jour du procès, le 16 février 2004, Amine, Bachir et Mohamed nient totalement les faits. Bachir, considéré comme témoin à charge à cause de son statut de mineur, déclare que c?est Mohamed qui a tué Larbi, Mohamed continue à nier. Quant à Amine, il n?aurait rien vu car il avait le dos tourné? Une version que ni le président du tribunal d?Alger ni le juge ne croiront. La défense appuie sa plaidoirie sur le fait que l?intention était de voler et non de tuer et que Amine n?a rien à voir avec le crime car il n?était pas avec Mohamed, car il était occupé à dépouiller Mourad. Pour le représentant du ministère public, il y avait bien intention de voler, mais aussi de tuer, aussi requit-il 15 ans de réclusion criminelle à l?encontre de Amine et de Mohamed. Après délibérations, ils écopent chacun d?une peine de 14 ans de réclusion criminelle.