Résumé de la 1re partie Cinq mois après son acte, Bachir est arrêté et présenté devant le juge. N?ayant pas de pièces d?identité sur lui, il est conduit au poste où il est reconnu, étant un récidiviste notoire. Son passé l?avait dénoncé. Il l?avait rattrapé au moment où il s?y attendait le moins. Confondu par un dossier étayé par plusieurs témoignages, il finira par avouer son crime tout en précisant qu?au moment où il avait abandonné sa victime, elle vivait encore. «J?étais sous l?effet de la drogue et je ne savais pas ce que je faisais, je ne voulais pas le tuer. Je vous jure que c?est la vérité», se justifie-t-il aux policiers. Présenté au magistrat instructeur, il niera tout en bloc. «Ce n?est pas moi, je n?ai rien fait», soutient-il en répondant aux questions du juge d?instruction. Mais le témoignage des deux hommes présents au moment des faits, ajouté aux déclarations de ceux qui avaient remarqué son départ sur la pointe des pieds du lieu du drame et ses aveux à la police ont convaincu le magistrat de sa culpabilité. Au cours de son procès qui s?est déroulé en décembre dernier, Bachir, présent dans le box des accusés, faisait un grand effort pour se donner un air innocent. Il voulait paraître comme la victime d?une machination. Aux questions du président du tribunal, il répondait calmement avec des formules de politesse. «Oui M. le président.. Non M. le président», disait-il en articulant comme il se doit ses mots. Ce calme sera toutefois ébranlé quand des témoins à charge ont commencé à défiler à la barre. Les deux ayant assisté à la scène de l?agression de Bachir sur Amine et son abandon du jeune homme alors qu?il avait besoin de secours l?ont identifié comme étant le responsable de la mort du jeune Amine, Bachir perdra toute sa prestance et tout son calme quand le représentant du ministère public prendra la parole pour entamer son réquisitoire. Il lui rappellera ses antécédents judiciaires, lui précisant que les éléments d?un meurtre avec préméditation étaient présents dans l?affaire traitée par le tribunal d?Alger. «Tu es allé récupérer Amine de chez lui pour l?emmener à la cité où tu l?as conduit au 4e étage d?un immeuble. Après avoir consommé des joints, tu as tenté d?abuser de lui. Sa résistance ne t?a pas poussé à refréner tes vils instincts. Bien au contraire, tu es devenu violent, tu l?as frappé à plusieurs reprises avant de le précipiter du 4e étage. Même les tentatives de tes deux amis n?ont pas réussi à sauver Amine de tes griffes», martèlera le procureur de la République avant de requérir une peine de réclusion criminelle à perpétuité à son encontre. L?accusé, poussé dans ses derniers retranchements, tentait de se faire tout petit dans le box des accusés pour échapper aux regards perçants de l?assistance. Son avocat plaidera coupable tout en demandant des circonstances atténuantes. Il présentera Bachir comme un citoyen qui tentait laborieusement de se soustraire aux rets de la drogue, de la marginalisation et d?un passé difficile. «Il s?est trouvé un travail pour refaire sa vie», dit son avocat. Le jury, convaincu de la culpabilité de l?accusé à l?issue de deux heures de délibération, est revenu avec un verdict lourd : Bachir est condamné à une peine de 20 ans de réclusion criminelle.