On reconnaît un melon mûr quand son écorce commence à jaunir et sa peau à se craqueler. Quant à sa saveur, elle dépend avant tout de l'ensoleillement et de l'irrigation. On recommande de récolter le fruit après une journée d'ensoleillement et pendant la nuit : en effet, c'est à ce moment-là que le taux de sucre étant le plus élevé, puisque durant le jour la plante l'utilise au cours de la photosynthèse. Sur le degré de sucre du melon, la tradition arabe attribue au père de Mushir, le Ghassânides, ces mots : «si le nombre des côtes que comporte, à l'extérieur, le melon est impair, cela signifie qu'il est sucré.» Le melon était connu des Anciens qui le cultivaient tout autour du bassin méditerranéen. Les médecins grecs le prescrivaient dans les régimes fortifiants et le conseillait en cas de constipation. Il était apprécié aussi comme fruit. Il ornait la table des anciens Egyptiens, des Grecs et des Romains et, au plus fort de l'été, on le servait en tant que rafraîchissant. D'ailleurs, ce fruit de la fin de l'été se prolonge durant tout l'automne et même une partie de l'hiver. Autrefois, on conservait une partie de la récolte dans les caves et on la tirait pour la consommer en hiver. Dans les campagnes maghrébines, on disposait les fruits dans des sortes de filets que l'on accrochait aux fenêtres. Le fruit perd de sa fraîcheur et sa chair se ratatine, mais on ne l'apprécie pas moins, les jours d'hiver. On traite de la même façon les pastèques mais celles-ci ont tendance à se détériorer plus vite que le melon.