Echec n Tout était fin prêt pour que la production de la première voiture algérienne commence : l'usine construite, les machines acquises et les recrutements faits. Le 22 juillet 2007, l'acte de décès de la société de fabrication automobile de Tiaret (Fatia) a été signé officiellement sans qu'aucune voiture sorte de l'usine qui a été construite au niveau de la zone industrielle de Aïn Bouchekif, dans la wilaya de Tiaret. L'espoir de voir l'Algérie produire sa première voiture venait de s'évaporer. Pourtant, beaucoup de moyens avaient été mobilisés pour la concrétisation du projet auquel le constructeur italien Fiat a été associé. En tout, ce sont pas moins de 12 milliards de dinars qui avaient été investis, ce qui n'était pas une somme insignifiante à la fin des années 1980 et au début des années 1990, bien au contraire. L'usine avait été construite sur une superficie de 45 hectares, des machines avaient été acquises et des dizaines d'hommes et de femmes avaient été recrutés ! Même la voiture avait été dessinée, paraît-il, par les ingénieurs italiens. Bref, tout était fin prêt pour que la production commence. Néanmoins, aucune Fatia, dont les Algériens ont rêvé des années durant, n'est sortie de l'usine de Tiaret. La raison ? Les Italiens se sont retirés en 1998 de la société Fatia dont ils détenaient 36% des actions et ce, pour des raisons d'ordre sécuritaire, compromettant du coup le projet. Depuis, les choses sont restées en l'état jusqu'à ce que El-Hachemi Djaâboub, alors ministre de l'Industrie, annonce en 2004 la relance du projet. C'était largement suffisant pour que toute la région de Tiaret se remette à espérer et rêver d'«enfanter» la première voiture algérienne. Quelques jours seulement après cette annonce, de nombreux jeunes ont d'ailleurs pris d'assaut l'usine implantée à Aïn Bouchekif pour y déposer leur demande de recrutement. Pour eux, c'était l'occasion ou jamais de décrocher un emploi. Tous les espoirs leur étaient permis ! Pour autant, cela n'a pas duré longtemps. Ne voyant rien venir, ces jeunes, tout comme l'ensemble de la population de la région, ont fini par enterrer leurs rêves. Bien avant que le projet Fatia ne soit enterré officiellement. Aujourd'hui, Abdelhamid Temmar a beau dire que la voiture algérienne verra bientôt le jour, les Algériens sont peu nombreux à le croire.