Relance n Israéliens et Palestiniens ont commencé hier de difficiles négociations indirectes sous l'égide des Etats-Unis, dans un climat de doute, afin de remettre sur les rails un processus de paix bloqué depuis plus d'un an. L'annonce de l'ouverture du dialogue est venue directement de Washington tandis que le vice-président américain Joe Biden démarrait une visite en Israël et dans les Territoires palestiniens et que l'émissaire spécial américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, achevait une nouvelle navette dans la région. «A ma connaissance, les négociations ont commencé. Elles sont en cours. Pour ce qui est de leur contenu, George Mitchell en rendra compte à la secrétaire d'Etat Hillary Clinton», a déclaré le porte-parole du Département d'Etat, Philip Crowley. «Si les discussions se développent, nous sommes convaincus que nous pourrons surmonter les divergences et mettre fin au conflit», a plaidé Biden dans une interview. George Mitchell doit se rendre à nouveau dans la région la semaine prochaine pour parler de «la structure et du champ» du dialogue indirect israélo-palestinien, dans l'espoir qu'il débouche sur des négociations. Côté palestinien, le principal négociateur, Saëb Erakat, a averti que ces discussions indirectes étaient la «dernière tentative» pour parvenir à «une solution de deux Etats pour deux peuples», palestinien et israélien. Interrogé hier soir, M. Erakat a souligné que les négociations proprement dites n'avaient pas encore démarré et que les Palestiniens «attendaient le retour de M. Mitchell, le 16 mars, pour comprendre et discuter du mécanisme des discussions indirectes». L'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) a accepté, dimanche, avec des réserves, de mener pendant une durée limitée (quatre mois) des «négociations de proximité» avec Israël via le sénateur George Mitchell. Si les Etats-Unis sont parvenus à franchir un obstacle majeur en arrachant cet accord aux Palestiniens, les analystes restent très sceptiques sur les chances de succès. «La décision de passer par des discussions indirectes a été prise parce qu'il n'y avait pas de négociations directes. Cela ne veut pas dire que les résultats soient garantis», a estimé un spécialiste palestinien en politique étrangère. «Je m'attends à ce que le gouvernement israélien place des obstacles sur toutes les questions essentielles», a-t-il dit, en citant notamment le contentieux sur les colonies juives. Quelques heures avant l'arrivée de M. Biden à Jérusalem, Israël a autorisé la construction de 112 nouveaux logements en Cisjordanie occupée, en dépit de son moratoire sur la colonisation, une décision vivement condamnée par les Palestiniens. Si les Etats-Unis sont parvenus à franchir un obstacle majeur en arrachant cet accord aux Palestiniens, les analystes restent très sceptiques sur les chances de succès. Gaza : autorisation spéciale pour Ban Ki-moon l Israël va autoriser exceptionnellement le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, et la haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, à entrer prochainement dans la bande de Gaza. Ce feu vert a pour but de leur permettre de se faire une idée sur les activités humanitaires qui ont lieu dans cette zone. Le secrétaire général de l'ONU a annoncé, hier, qu'il se rendrait au Proche-Orient dans l'espoir d'aider à relancer les négociations de paix israélo-palestiniennes. De son côté, Mme Ashton a déclaré, samedi, vouloir se rendre à Gaza. «J'ai besoin de me faire une idée par moi-même du problème et des questions que nous devons résoudre», a-t-elle dit. En décembre, Israël avait empêché une délégation de députés européens de se rendre à Gaza après avoir initialement autorisé cette visite. Seuls deux ministres européens ont fait le voyage à Gaza depuis un an.