Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a condamné hier à Gaza le blocus israélien contre le territoire palestinien, tandis que Washington tente de relancer le processus de paix via leur médiateur George Mitchell malgré la tension sur le terrain. "J'ai dit clairement et de manière répétée aux dirigeants israéliens que leur politique de bouclage n'est pas tenable et qu'elle est mauvaise", a déclaré M. Ban à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. "Elle inflige des souffrances humaines inacceptables à la population de Gaza. Cette politique est également contre-productive. Elle affaiblit les modérés et donne du pouvoir aux extrémistes", a-t-il dit. A son entrée dans la bande de Gaza le matin, M. Ban a été accueilli par des enfants portant des pancartes appelant à la levée du blocus. Sa visite intervient dans un climat tendu sur le terrain, au moment où les Etats-Unis tentent de lancer des discussions indirectes entre Israéliens et Palestiniens dans le but de remettre sur les rails le processus de paix, interrompu depuis fin 2008. La veille déjà, deux Palestiniens ont été tués par l'armée israélienne en Cisjordanie. La présidence de l'Autorité palestinienne a réagi en accusant Israël de répondre aux efforts diplomatiques par l'assassinat de Palestiniens. Sur le front du processus de paix, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, à quelques heures de sa rencontre avec M. Mitchell, a réitéré son refus de geler la colonisation à Jérusalem, affirmant que la politique de construction israélienne dans la Ville sainte était "la même qu'à Tel-Aviv". Le chef du gouvernement israélien voulait initialement reporter les discussions sur des sujets comme le statut de Jérusalem, les frontières définitives et les réfugiés palestiniens tant que des pourparlers directs n'auraient pas été lancés devant le gouvernement israélien, Benyamin Nétanyahou a expliqué que les discussions indirectes sous l'égide des Etats-Unis incluraient finalement ces questions-clé, tout en précisant qu'une "vraie résolution" de ces questions devrait attendre des pourparlers directs. l a par ailleurs réaffirmé que la politique israélienne de construction à Jérusalem ne changerait pas. "Notre politique à Jérusalem est la même que celle des précédents gouvernements au cours des 42 dernières années et elle n'a pas changé", a-t-il déclaré au début de la réunion hebdomadaire du gouvernement. "En ce qui nous concerne, construire à Jérusalem c'est comme construire à Tel Aviv. Nous l'avons clairement dit à l'administration américaine". La concession de Benyamin Nétanyahou sur les pourparlers reste bien loin des exigences de Washington qui a réclamé l'annulation du projet israélien de construction de 1.600 logements à Jérusalem-Est. L'annonce de ce projet, en pleine visite du vice-président américain Joe Biden au début du mois, a fortement déplu aux Etats-Unis, qui l'ont vivement condamné. La mission de M. Mitchell intervient dans la foulée d'une réunion à Moscou du Quartet pour le Proche-Orient (ONU, Etats-Unis, Union européenne, Russie), qui a exhorté "le gouvernement israélien à geler toutes les activités de colonisation" et à la reprise des négociations pour un accord d'ici à 24 mois. Outre le chef du gouvernement, l'émissaire américain doit rencontrer le ministre de la défense Ehoud Barak ainsi que M. Ban. Lundi, il doit s'entretenir en Jordanie avec le président palestinien, Mahmoud Abbas, qui réclame un gel de la colonisation avant la reprise de tout dialogue avec Israël. Le début des négociations indirectes a été différé après la décision le 9 mars de l'Etat hébreu de lancer la construction de 1 600 nouveaux logements à Jérusalem-Est, qui a provoqué une crise entre Israël et les Etats-Unis.