Entrave n Le vice-président américain, Joe Biden, a accusé, hier, Israël de «saper la confiance nécessaire» au dialogue israélo-palestinien, après la décision du ministère israélien de l'Intérieur d'autoriser la construction de nouveaux logements à Jérusalem-Est. «Je condamne la décision du gouvernement israélien de faire avancer ses plans pour de nouveaux logements à Jérusalem-Est», a affirmé M. Biden, en visite officielle à Jérusalem. «Cette annonce, sa teneur et son calendrier, particulièrement avec le lancement des pourparlers de proximité, sont précisément le genre de mesure qui sape la confiance nécessaire maintenant et va à l'encontre des discussions constructives que j'ai eues en Israël», a ajouté le dirigeant américain. Signe du vif mécontentement américain, le couple Biden est arrivé hier soir avec plus d'une heure de retard au dîner offert par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, à sa résidence de Jérusalem. Le ministère israélien de l'Intérieur a approuvé hier la construction de 1 600 nouveaux logements à Ramat Shlomo, un quartier de colonisation habité par des Juifs ultra-orthodoxes dans le secteur oriental de Jérusalem, peuplé en majorité d'Arabes et annexé par Israël en 1967. La communauté internationale ne reconnaît pas cette annexion. Lundi déjà, le ministre israélien de l'Environnement, Gilad Erdan, avait annoncé la construction de 112 logements dans une colonie de Cisjordanie occupée, près de Béthléem. Ces annonces ont déclenché la colère et l'exaspération des Palestiniens, en pleine visite du vice-président Biden venu relancer le processus de paix. L'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas a estimé qu'il s'agissait d'«une décision dangereuse qui menace les négociations». «Nous devons bâtir un climat propice aux négociations et ne pas les compliquer», a plaidé M. Biden. Les Etats-Unis ont annoncé, lundi, qu'Israéliens et Palestiniens avaient commencé des négociations indirectes, dites «négociations de proximité», sous l'égide de leur émissaire spécial pour le Proche-Orient, George Mitchell. Les Palestiniens ont accepté sans enthousiasme ces négociations, après avoir réclamé en vain un gel complet de la colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Le gouvernement de droite de Netanyahu a décrété, fin novembre, un moratoire limité de 10 mois de la colonisation. Mais ce moratoire ne concerne ni Jérusalem-Est, ni les 3 000 logements en chantier en Cisjordanie, ni la construction d'édifices publics (synagogues, écoles, hôpitaux). «Les Etats-Unis reconnaissent que Jérusalem est une question très importante pour les Israéliens et les Palestiniens, ainsi que pour les Juifs, les musulmans et les chrétiens»,a souligné le communiqué de M. Biden. «Nous pensons que par la voie de négociations menées de bonne foi, les parties peuvent mutuellement convenir d'une solution exprimant les aspirations des deux parties à Jérusalem et sauvegarder son statut pour tout le monde», a-t-il ajouté. M. Biden doit se rendre aujourd'hui, mercredi, à Ramallah (Cisjordanie) pour y rencontrer le président Abbas et son Premier ministre, Salam Fayyad.