La presse israélienne a accusé hier le gouvernement Netanyahu de "torpiller" les relations cruciales avec l'allié américain après le feu vert à des projets de colonisation, un éditorialiste parlant de "crachat au visage" du vice-président américain Joe Biden. Interrogé à la radio, l'un des éditorialistes vedettes du journal Yediot Aharonot, premier quotidien en Israël, Shimon Schiffer, a parlé de "crachat au visage de Biden", en visite en Israël et dans les territoires palestiniens pour tenter de relancer le processus de paix avec les Palestiniens. Le Premier ministre Benjamin "Netanyahu est incapable de mener un véritable dialogue avec les Américains. Biden est venu pour exprimer son soutien à Israël face à l'Iran et sa visite a été torpillée", a fustigé l'éditorialiste. Selon le Yediot Aharonot, Joe Biden a envisagé d'annuler sa participation avec son épouse à un dîner offert par le couple Netanyahu à la résidence officielle à Jérusalem mardi. Le couple Biden est arrivé avec plus d'une heure de retard au dîner, un geste qui "en termes diplomatiques s'appelle de la grossièreté", relève le Maariv. Il faut savoir que les Etas-Unis ont condamné mardi le feu vert du gouvernement israélien à la construction de 1600 nouveaux logements à Jérusalem-est, invitant Israël et les Palestiniens à créer une atmosphère pour faire avancer les négociations de paix. "Je condamne la décision du gouvernement d'Israël d'avancer le plan de nouveaux de nouveaux logements à Jérusalem-est", a déclaré le vice-président américain Joe Biden dans un communiqué. "Cette annonce souligne la nécessité d'obtenir des négociations pour résoudre toutes les questions en suspens du conflit", a affirmé Biden. Le ministère israélien de l'Intérieur a approuvé mardi la construction de 1600 nouveaux logements dans un quartier juif à Jérusalem-est annexée. Cette annonce a été faite peu après les entretiens du vice- président américain Joe Biden avec le président israélien Shimon Pérès et le Premier ministre Benyamin Netanyahu sur la reprise des négociations avec les Palestiniens, qui sont au point mort après l'offensive israélienne dans la bande de Gaza en décembre 2008. "Le fond et la date de l'annonce de cette décision, en particulier avec le lancement des pourparlers indirects, est précisément le genre de mesure qui sape la confiance dont nous avons besoin en ce moment et va l'encontre des discussions constructives que j'ai eu ici en Israël", a dit Biden. Pour sa part, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a condamné mardi l'approbation israélienne de programmes de construction, réitérant que "les colonies sont illégales en vertu du droit international". "Le secrétaire général condamne rigoureusement l'approbation de programmes de construction de 1.600 nouveaux logements à Jérusalem-Est par le ministère israélien de l'Intérieur plus tôt mardi. Il réitère que les colonies sont illégales en vertu du droit international", selon un communiqué émis mardi soir par le porte-parole de M. Ban. "Par ailleurs, il souligne que les activités de colonisation sont contraires aux obligations israéliennes dans le cadre de la feuille de route, et compromettent toute initiative pour un processus de paix viable", selon le communiqué. De son côté, le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a appelé mardi la Ligue arabe à des mesures "urgentes" contre la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens occupés. Selon un communiqué de la présidence palestinienne, M. Abbas a eu un entretien téléphonique avec le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa. Au cours de leurs discussions, "MM. Abbas et Moussa ont évoqué des mesures politiques urgentes appropriées pour répondre à l'escalade et aux provocations israéliennes", précise le texte.