Constat n Une palette de travaux éclectique a marqué le Salon régional des arts plastiques de Tizi Ouzou. La 4e édition du Salon régional des arts plastiques qui s'est tenu dernièrement à Tizi Ouzou et auquel ont participé une soixantaine d'artistes venus de tout le territoire national, a été, selon le plasticien Amor Dris Lamine Dokman, «un fort moment de rencontre et de partage». «Il y avait beaucoup d'échanges entre les artistes, et cela a été le point le plus important», a-t-il dit. «Il y avait de jeunes talents et des amateurs, des professionnels comme des autodidactes. Il y avait de tout.» Le salon du Djurdjura était, le temps d'une rencontre, le rendez-vous des artistes, toutes catégories confondues. «On pouvait constater la participation de différentes écoles : il y avait du contemporain, de l'art classique, de la photo, de la sculpture.» Plusieurs créations et différents styles, cela veut aussitôt dire une palette de travaux éclectique. «Il y avait des travaux très intéressants», relève-t-il. «Chacun s'est illustré avec talent par un imaginaire et une sensibilité propre et les travaux présentés comportaient une esthétique.» Amor Dris Lamine Dokman se réjouit de la tenue d'un concours. «Cette initiative est très importante dans ce genre de manifestation, dit-il, parce que donner des prix, cela encourage la création, multiplie et développe la production artistique. En outre, cela créé une dynamique artistique.» L'artiste, qui estime qu'il est important notamment de la part des institutions publiques d'acheter aux artistes leurs œuvres afin de créer un marché de l'art et permettre en conséquence à ces derniers de produire et créer plus, a fait savoir que les œuvres retenues feront l'objet du futur fonds muséal de Tizi Ouzou. «Il va y avoir, d'après ce que j'ai entendu dire par les organisateurs du Salon, un musée des beaux-arts et j'espère que ce genre d'initiative se multipliera dans les autres régions du pays, et ce afin de professer une éducation artistique», déclare-t-il. Ainsi, la ville de Tizi Ouzou va se doter d'une infrastructure visant, à coup sûr, à développer un environnement propice à l'épanouissement des arts plastiques, et ce dans la diversité. Et en dépit d'un petit manque de matériel pour monter une exposition de façon professionnelle, Amor Dris Lamine Dokman s'étonne néanmoins de l'engouement qu'a suscité ce Salon. «Il y avait un public extraordinaire, jeune et frais, qui se déplaçait durant toute la tenue du salon, pour voir le travail artistique», confie-t-il. «Les jeunes qui ont fait preuve de curiosité, ont été attirés par la culture et les arts. Ils étaient là, à poser des questions, et le plus étonnant, c'est que chaque jour, c'est une nouvelle vague de jeunes qui venaient.» l Le public de Tizi Ouzou est «très assoiffé de culture». «Parmi tous les salons auxquels j'ai assisté, j'ai trouvé que le public de Kabylie est celui qui s'intéresse le plus à la culture. Il est ouvert et réceptif», a souligné Amor Dris. «Il y a plein de choses qui se font et cela donne de l'espoir, et j'espère que ce sera pareil dans tous les Salons, ainsi la culture sera diversifiée et attirera un large public.» A noter que la maison de la culture Mouloud-Mammeri, qui a abrité cette 4e édition du Salon régional des arts plastiques, est, selon l'artiste, un véritable espace culturel. «C'est un lieu dynamique et très intéressant dans la mesure où il donne davantage d'importance à l'art, et cela à travers les différents ateliers que comprend cet espace.» «J'ai été réellement frappé par le travail qui se fait dans ce sens et notamment par le contenu pédagogique des ateliers, tels ceux de la danse, du théâtre, de la musique et, bien sûr, des arts plastiques.Cela fait espérer l'émergence de plus en plus grande de jeunes talents, la canalisation de leur énergie créatrice et l'instauration d'une tradition artistique.»