Désolation Le dernier bilan, toujours provisoire, fait état de près de 600 morts et 300 blessés. Armoires, matelas et autres pièces de mobilier étaient éparpillés et recouverts de poussière sur les bords de la rue. «C'est la volonté de Dieu», s'exclamait, hier, mardi, Fatima, jeune fille de la petite ville d'Imzouren, partiellement détruite par le violent séisme de 6,5 survenu dans la nuit de lundi à mardi et ayant fait près de 600 morts et 300 blessés dans la région d'Al-Hoceima (nord-est du Maroc). «Allah Akbar» est clamé par les habitants à chaque corps sorti des décombres par les secouristes. Ils participent aussi aux secours, utilisant pelles, pioches et autres matériels rudimentaires. Mais la population dénonce l'insuffisance et la lenteur des secours. «A 4h, j'ai vu quatre immeubles détruits et les premiers secours ne sont arrivés que quatre heures plus tard», s?est lamenté un commerçant. «Deux membres de ma famille sont toujours ensevelis sous les décombres», crie de son côté Ahmed Khattabi, furieux contre les secouristes. Hassan Arinqi, estime, lui, qu'un seul «hôpital pour une province de deux millions d'habitants est une honte». En début de soirée, une pluie fine a commencé à arroser Imzouren. Des habitants craignent qu'elle ne gêne la poursuite des secours. Le roi Mohammed VI, qui se rend sur place, avait donné, tôt ce mardi, des instructions pour mobiliser «tous les moyens humains et matériels» pour venir en aide aux populations sinistrées, avait indiqué l'agence marocaine MAP. A Al-Hoceima, la martyrisée, des milliers d'habitants avaient décidé de passer la nuit hors de leur domicile craignant une nouvelle forte secousse. Des camions, des tentes, des voitures et des espaces ont été aménagés par des habitants de la ville. Certains habitants sont allés à la campagne chez des proches à la recherche d'une meilleure sécurité. Et la nouvelle secousse intervient subitement hier mardi à 19h34. Les 3,7 degrés auront été suffisants pour déclencher une panique généralisée. Face à cette calamité, une mobilisation internationale a été déclenchée pour venir en aide aux victimes. L?Algérie, l'Espagne, la France et la Belgique ont annoncé simultanément l'envoi de plusieurs avions chargés de matériels et de secouristes. Les aéroports de Rabat et de Casablanca voient des gros-porteurs atterrir chaque dix minutes. Equipes de secouristes, chiens, matériels de déblaiement, médicaments, couvertures et nourriture arrivent de toutes les destinations au moment où Al-Hoceima compte, dans la désolation, ses morts.