Résumé de la 29e partie n Mr Robinson et le colonel croient en savoir assez pour retrouver les pierres… Je préférerais que tu ne te montres pas aussi insulaire, chérie, rétorqua sa mère. A quoi bon t'avoir emmenée dans le Golfe si tu t'apprêtes à me dire que tu aurais préféré rester chez nous ? — Oh ! mais ça ne m'ennuie pas d'être partie à l'étranger pour un mois ou deux. Tout ce que j'en disais, c'est que je suis contente d'être rentrée. — Bon, chérie, écarte-toi pour me laisser vérifier qu'ils ont bien monté tous nos bagages. Vraiment, j'ai le sentiment... – depuis la guerre, en fait, me semble-t-il – que nos concitoyens sont devenus très malhonnêtes. Je suis sûre que si je n'avais pas gardé un œil sur tout ça, le bonhomme de Tilbury serait parti avec le sac de voyage vert. Et il y en avait un autre qui rôdait autour. Je l'ai vu après, dans le train. Tu sais, je crois que tous ces voleurs attendent l'arrivée des bateaux pour voir si les gens sont égarés, ou s'ils ont le mal de mer, et partir avec leurs valises. — Vous ne pensez toujours qu'à des choses comme ça, mère, releva Jennifer. Vous croyez que tous ceux que vous croisez sont des filous. — La plupart, oui, confirma Mrs Sutcliffe, la mine assombrie. — Pas les Anglais, proclama Jennifer avec patriotisme. — C'est pire. De la part des continentaux, on s'attend à tout. Mais, en Angleterre, on n'est pas sur ses gardes, et ce n'en est que plus facile pour les malhonnêtes gens. Maintenant, laisse-moi compter. Voilà la grande valise verte, la noire, les deux petites marron, les clubs de golf, les raquettes, le fourre-tout, le sac en tapisserie... et où est donc le sac vert ?... Ah ! le voilà. Et puis le machin que nous avons acheté sur place pour ranger ce que nous avions en trop - oui, un deux, trois, quatre, cinq, six... nos quatorze bagages sont bien là. — On ne pourrait pas avoir notre thé maintenant ? demanda Jennifer. — Le thé ? Mais il n'est que 3 heures. — J'ai une faim de loup. — Très bien, très bien. Tu ne pourrais pas descendre et le commander toi-même ? Je pense que j'ai réellement besoin de me reposer, et puis après je déballerai seulement ce qu'il nous faut pour la nuit. C'est bien triste que ton père n'ait pas pu venir nous chercher. Je ne puis tout simplement pas imaginer pourquoi il a fallu qu'il ait une réunion de direction aussi importante à Newcastle-on-Tyne. On aurait pu penser que sa femme et sa fille passeraient d'abord. Tu es sûre que tu peux te débrouiller toute seule pour ce thé ? — Bonté divine, maman, vous ne vous souvenez plus de mon âge ?... Puis-je avoir un peu d'argent, s'il vous plaît ? Je n'ai ni une livre ni un penny. Jennifer accepta le billet de dix shillings que sa mère lui tendait, et s'en fut, boudeuse. (à suivre...)