Résumé de la 30e partie n Mrs Sutcliffe passe en revue ses bagages et elle est soulagée de trouver que tout est là… Sur la table de chevet, le téléphone sonnait. Mrs Sutcliffe attrapa le combiné : — Allô !... Oui... Oui, Mrs Sutcliffe à l'appareil.. On frappait à la porte. — Une seconde, dit Mrs Sutcliffe dans le micro. Elle ouvrit la porte à un jeune homme en bleu de travail, une petite boîte à outils à la main. — J'suis l'électricien, annonça le nouveau venu. Dans c'te suite, les lumières, ça va pas. J'viens vérifier. — Oh !... très bien. Elle s'effaça. L'électricien entra : — La salle de bains ? — Par ici. Après l'autre chambre. Elle revint au téléphone : — Je suis désolée... Vous disiez ? — Je m'appelle Derek O'Connor. Peut-être vaudrait-il mieux que je monte. Il s'agit de votre frère. — De Bob ?... On a eu... on a de ses nouvelles ? — Oui... enfin.., hélas, oui. — Oh ! ... Ah ! je vois... Oui, montez. C'est au troisième. Le 310. Elle s'assit sur le lit. Elle savait déjà ce que les nouvelles devaient être. Lorsque l'on frappa de nouveau, elle ouvrit à un jeune homme qui lui serra la main avec la sobriété qui s'imposait. — Vous appartenez au Foreign Office ? demanda-t-elle. — Je suis Derek O'Connor, Mrs Sutcliffe. Mon chef m'a envoyé ici parce qu'il semblait que personne d'autre ne puisse vous informer. — Dites-moi tout, je vous en prie, il a été tué. C'est cela ? — Oui, c'est cela, Mrs Sutcliffe. Il était parti de Ramat avec le prince Al Youssouf. Leur avion s'est écrasé dans la montagne. — Pourquoi n'ai-je pas... Pourquoi personne ne m'a télégraphié sur le bateau ? — Nous n'avions aucune information précise. Il y a quelques jours encore, nous savions seulement que l'appareil était porté manquant, c'est tout. Compte tenu des circonstances, on pouvait encore conserver des espoirs. Mais depuis que l'épave a été retrouvée... Je suis convaincu que vous serez heureuse d'apprendre que la mort a été instantanée. — Le prince a été tué lui aussi ? — Oui. — Je n'en suis pas du tout surprise, déclara Mrs Sutcliffe d'une voix qui tremblait un peu, mais en demeurant parfaitement maîtresse d'elle-même. J'avais toujours su que Bob mourrait jeune. C'était un casse-cou, vous savez — pilotant sans cesse de nouveaux avions, ou s'essayant à de nouvelles acrobaties. Durant ces quatre dernières années, je l'avais à peine vu. Que voulez-vous, on ne peut pas changer les gens, n'est-ce pas ? — Non. Je crains que non. — Henry a toujours dit que Bob finirait tôt ou tard par se casser la figure. L'exactitude des prophéties de son mari semblait lui procurer une sorte de satisfaction morose. Une larme roula sur sa joue. Elle chercha des yeux son mouchoir. — C'est le choc, expliqua-t-elle. — Je sais, je suis absolument désolé. (à suivre...)