Nous nous sommes rendus à l'unité d'hémodialyse, au service de néphrologie de l'hôpital de Béni Messous, pour voir de près comment se fait réellement la prise en charge des personnes atteintes d'affection rénale. Il est 8 heures, la salle de soins est pleine. Le personnel est opérationnel depuis un moment, mais la salle d'attente ne désemplit pas. Le service semble propre et bien équipé. Nous avons été bien reçus par le Pr Benabadji, chef de service de néphrologie qui nous a laissés visiter seuls cette unité : quatre malades étaient en dialyse alors que d'autres ne cessent d'affluer. Sofiane, 19 ans, atteint récemment du rein, nécessite une dialyse, nous dit tristement sa mère. Ils viennent de Tébessa et ont dû passer la nuit chez une tante qui les a d'ailleurs accompagnés à l'hôpital. Très inquiète, la mère nous révèle : «Depuis quelques jours, ma vie a tourné au drame.» Et d'ajouter : «Je suis prête à donner mon rein s'il est compatible, à mon fils pourvu que qu'il guérisse le plus tôt possible.» Dans la même salle, Aïcha d'Alger attend patiemment son mari âgé de 69 ans qui est atteint d'une insuffisance rénale aiguë depuis cinq ans. Elle nous révèle d'une voie très faible : «Son rein n'assure plus sa fonction émonctoire, il nécessite donc une épuration extra-rénale, 3 fois par semaine à raison de 4 heures par séance.» Nous avons bien entendu, assisté à la séance de dialyse pour voir comment cela fonctionne. Il s'agit d'une machine à laquelle est branchée une artère du malade qui amène le sang à épurer et une veine qui ramène le sang épuré vers celui-ci.