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L'insuffisance rénale, un mal qui ronge les Algériens
Service néphrologie du CHU de Beni Messous
Publié dans Liberté le 10 - 02 - 2009

Les néphrologues insistent sur la prévention contre les maladies qui se transforment, en cas de complication, en insuffisance rénale. Ils recommandent la prise au sérieux du moindre signe d'alerte. Une thérapie précoce sauve le patient d'une dépendance à vie — sauf greffe rénale — de l'hémodialyse.
Le service néphrologie du CHU de Beni Messous ne désemplit pas. L'équipe du Pr Benabadji se partage entre les consultations, les séances d'hémodialyse et le suivi des greffés ou ceux en attente de recevoir un rein. La population souffrant d'une atteinte aux reins est en constante augmentation, nous affirment les praticiens. Les causes trouvent leurs origines dans le vieillissement de la société algérienne, mais aussi dans la fréquence de l'hypertension artérielle et du diabète. Ces deux pathologies se classent en tête de liste des maladies affectant la bonne santé des Algériens. “Tous les malades que nous recevons ici sont déjà à un stade avancé de l'insuffisance rénale”, regrette le Pr Benabadji. Il explique que des bilans doivent être faits systématiquement à des dates clés de la vie (scolarité, service national, projet de mariage… ), pour dépister, à temps, les maladies graves. “Malheureusement, nos concitoyens n'ont pas cette culture. À titre d'exemple, une simple urénisie est un signe inquiétant.” Il interpelle un garçon d'une dizaine d'années chez lequel les reins sont diagnostiqués en mauvais état. Le praticien interroge, devant nous, sa grand-mère sur les antécédents médicaux de l'enfant. “Se fatigue-t-il facilement ? Sue-t-il fréquemment ?” La vielle dame assure que la gamin ne s'est jamais plaint d'un quelconque mal. “Il jouait même au foot”, informe-t-elle. “Vraiment ?” réplique le néphrologue sceptique. Il nous indique que l'enfant souffre d'une cardiopathie qui a dégénéré en insuffisance rénale. Il sera probablement programmé pour des séances de dialyse. Quand les reins fonctionnent à moins de 10% de leurs capacités, le recours à la machine est inéluctable. “La dialyse est l'échec de la néphrologie. Notre objectif est de faire de la prévention”, assure le Pr Benabadji. Le deal est difficile à atteindre pour l'heure tant le chemin s'avère long jusqu'à parvenir à une société acquise à l'adage qui dit : “mieux vaut prévenir que guérir”. Selon une statistique avancée par la Fédération nationale des insuffisants rénaux, le pays compte près de 6 millions de personnes souffrant d'une altération à gravité variable du fonctionnement rénal. Environ 4 500 nouveaux cas sont constatés chaque année. Pour l'heure, 13 000 insuffisants rénaux sont dialysés et 300 sont traités par dialyse péritonéale. Les chiffres incluent un taux important d'enfants. Le Pr Benabadji connaît bien ces patients, lui qui a achevé sa formation à l'hôpital parisien Necker pour enfants malades. Notre interlocuteur atteste que les gamins sont difficiles car ils sont trop jeunes pour affronter une maladie aussi contraignante. Ils sont, de fait, réfractaires à l'hygiène de vie imposée par les médecins traitants.
Dimanche 25 janvier, au rez-de-chaussée du service néphrologie du CHU de Beni Messous, deux gosses sont branchés à des appareils d'hémodialyse. “Ce sont des enfants souffrant d'une insuffisance rénale aiguë. Nous ne les connaissons pas encore. Ce sont de nouveaux malades qui risquent des complications à tout moment. Le médecin les surveille de près”, explique le médecin en chef. “Après bilan général et examens approfondis, nous recommandons aux parents la greffe”, précise Dr Lafani. Ce jour-là, les 12 générateurs destinés aux insuffisants rénaux chroniques sont tous connectés à des utilisateurs. Le CHU de Beni Messous prend en charge environ une cinquantaine de malades chroniques. “Ils sont dialysés depuis 10 à 15 ans. Ils ont le temps de se familiariser avec l'équipe médicale. On connaît tout d'eux et ils savent tout de nous”, plaisante-t-il pour adoucir une réalité amère. “Le problème ne se pose pas en termes de prise en charge quantitative mais des possibilités de les délivrer de la machine, eu égard au fait qu'il n'y a pas de donneurs pour eux”, souligne Dr Lafani. “Notre but est d'éviter que les malades aigus n'arrivent au stade chronique. Nous intervenons, comme l'armée américaine, pour sauver autant que possible les reins”, soutient son chef de service. Comme pour chasser l'ombre du pessimisme, il rapporte que la situation s'est nettement améliorée par rapport à celle prévalant dans les années 1980. À cette époque, le service ne possédait que deux machines pour hémodialyse pour une demande dix fois supérieure. “Nous étions confrontés au dilemme de choisir de donner la priorité au plus jeune patient, celui qui avait la plus grande espérance de vie”, s'est-il confié à nous dans une rencontre antérieure. Depuis que le ministère de la Santé a autorisé l'ouverture des cliniques privées, la pression est moins grande sur les structures publiques. D'autant que la caisse de la sécurité sociale rembourse à ses assurés les frais d'une séance d'hémodialyse chez le privé. Il n'en demeure pas moins que ce traitement est non seulement coûteux mais surtout très lourd pour le patient, qui doit subir, sa vie durant, des séances de 4 heures, trois fois par semaine. Au-delà du fait que l'hémodialysé n'a aucune latitude de mener une scolarité ou une vie professionnelle ordinaire, il lui est quasiment impossible de prétendre à la procréation.
La transplantation rénale demeure l'ultime chance de recouvrer la santé et de retrouver, par la même occasion, ses attributs normaux. Là encore, les obstacles sont multiples. Même si les exégèses du Haut conseil islamique ont définitivement levé, par une fetwa, le frein de la religion quant aux prélèvements d'organes sur des personnes décédées, le procédé reste rare dans le pays. Il ne représente qu'un infime pourcentage sur le nombre global des greffes rénales effectuées jusqu'alors dans le pays, c'est-à-dire environ 500 transplantations depuis 1986. Alors que le pays fait face à une demande de 4 000 greffes par an, selon les déclarations du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière faites au mois de décembre dernier à Blida à l'occasion d'une journée de sensibilisation sur la transplantation rénale à partir de donneurs décédés. Si les mentalités demeurent réticentes face à ce qui est considéré — à tort, il faut le dire — comme une profanation du mort, la loi est restrictive sur le don d'organes entre personnes vivante, ne l'autorisant qu'entre parents de 1er degré (ascendants, descendants et collatéraux). Pourtant, les conjoints, les neveux et nièces ainsi que les tantes et oncles représentent des donneurs potentiellement compatibles. Il semblerait que le ministère de tutelle travaille sur un nouveau projet de loi qui permettrait aux conjoints de se faire mutuellement don d'un organe. Dr Benziane, chef d'unité de la greffe rénale au CHU de Ben Messous, situe les problèmes à un autre niveau. L'exploration est difficile à cause du manque de moyens dont devrait être doté le plateau technique. Il indique que les prescriptions pour IRM et angiomètre, pour ne citer que ces deux examens, sont assurées par le seul CHU de Bab El-Oued pour une demande émanant des centres greffeurs de la capitale, et parfois au-delà de ses frontières administratives. “Les rendez-vous sont longs car il n'existe pas assez de structures”, note-t-il. Depuis début 2007, une greffe est effectuée, à Beni Messous, une fois par quinze jours. “Notre objectif est d'atteindre une transplantation, puis deux par semaine”, annonce le néphrologue. Une fréquence qui diminuerait le nombre considérable des dossiers en stand-by. “Nous ne pouvons pas chiffrer la demande. Mais je peux vous dire que nous recevons un nouveau dossier chaque jour”, avance le néphrologue. La greffe est assimilée au geste qui sauve l'insuffisant rénal de la dépendance de l'appareil de l'hémodialyse, d'une condamnation certaine à une vie expurgée de sa constance normale et d'une longévité plus grande. De là prend naissance le combat des néphrologues pour une législation plus souple sur le don d'organes.
En amont, le Pr Benabadji affirme que lui et des confrères à lui sillonnent l'Algérie pour sensibiliser les médecins généralistes sur la nécessité de prévenir autant que possible les complications médicales en découvrant précocement les maladies dormantes, voire signalées par des symptômes anodins.
S. H.


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