Cercle n Un jour, c'est la pénurie du ciment sur le marché, un autre c'est celle du fer et vice-versa. Contacté pour nous entretenir sur la crise du ciment qui se perpétue provoquant ainsi de gros retards dans la réalisation de certains projets, Amar Yahiaoui, conseiller du président de l'Union générale des entrepreneurs algériens (Ugea), dira : «C'est vrai que l'importation du ciment arrange aussi bien les promoteurs que les importateurs seulement j'estime que c'est un leurre car l'importation de ce matériau de construction ne règle point le problème.» Pour lui, il est nécessaire d'augmenter la production. «Cette initiative est louable parce qu'en inondant le marché, il est possible de contrecarrer le déficit en la matière et ainsi ne pas laisser de place aux spéculateurs qui gangrènent ce marché. Autrement, il y aura toujours de la spéculation et l'Etat ne pourra jamais réguler ce marché, la preuve est que la crise du ciment ne cesse de se perpétuer depuis des années…». Ce qui est paradoxal, selon le même responsable, c'est que, sous peu, «il va y avoir un stock de ciment et, par conséquent, il va y avoir tout un déséquilibre au niveau du secteur, du fait que la crise du ciment va toucher le rond à béton. Cela veut dire que les entrepreneurs et les promoteurs seront confrontés à certains marchés qui seront déstabilisés : un jour ils assisteront à la pénurie du ciment sur le marché, un autre ce sera celle du fer et vice-versa ». Pour parer à ce dysfonctionnement, nos gouvernants doivent réagir pour trouver de véritables solutions à cet épineux problème. Le taux d'intérêt sur le crédit immobilier sera bonifié. Cela sera bénéfique à l'acquéreur dans la mesure où ce taux qui varie entre 6 et 6,5% à travers l'ensemble des banques, connaîtra une baisse sensible allant de 1 à 2% grosso modo à 4%. Seulement, les problèmes vécus par les promoteurs qui sont en train de réaliser du LSP et autres, c'est le fait que les acquéreurs n'ont pas encore déposé leurs dossiers pour bénéficier d'un crédit immobilier meilleur. Ils attendent en effet l'application de cette mesure, mais au détriment des projets en place. Sachant que le délai de sa mise en œuvre n'a pas encore été fixée. «Nous avons des acquéreurs qui sont bénéficiaires des LSP, mais qui vivent dans un état de psychose, or le promoteur a besoin de ce financement qui est tripartite entre l'acquéreur, la banque et le promoteur immobilier, si l'acquéreur ne dépose pas le dossier à la banque, le promoteur sera bloqué et, du coup, les projets se feront au ralenti.» Concernant le problème du financement, notre interlocuteur dira que «nous avons des acquéreurs qui veulent avoir du crédit mais malheureusement ce sont, en majorité, des personnes qui ne possèdent pas de contrat de travail alors les banques refusent de leur octroyer un crédit suivant un échéancier puisqu'ils n'offrent aucune garantie de remboursement». Abondant dans le même sens, Hacène Djebbar, président de la Fédération des agents immobiliers, plaide pour l'instauration de facilités au niveau des banques et la maîtrise du coût afin de répondre aux demandes de location ou de vente. Dans les conditions actuelles, affirment plusieurs professionnels, les aides de l'Etat restent insuffisantes. «Même avec les différentes formules d'aides mises en place par les autorités, le remboursement de la dette prend pas moins de 25 ans», ont-ils relevé.