Comme on le sait, le déplacement vers l'Arabie se faisait, à cette époque, par voie terrestre et durait plusieurs mois, mais ni les désagréments du voyage ni les dangers de la route ne lui font peur. Il part, le cœur confiant, encourageant ses compagnons de route, leur donnant l'exemple pour supporter la fatigue et les difficultés rencontrées. Il accomplit le pèlerinage, séjourne quelque temps à la Mecque, puis à Médine, avant d'entamer le voyage du retour au Maghreb. Il passe par la Palestine où il visite Jérusalem, priant à la Mosquée d'Al-Aqça. Jérusalem – el-Qods –, faut-il le rappeler, est l'un des Lieux saints de l'islam. C'était, jusqu'à l'occupation israélienne, une étape importante du pèlerinage musulman. el-Houari pense d'abord retourner à Fès où son école lui a apporté une certaine notoriété. Mais il se décide finalement à entrer dans son pays, pour faire profiter les siens de son savoir et de son expérience. Il retourne donc à Oran, qu'il a quitté alors qu'il était adolescent et y ouvre une école. Comme à Fès, il attire beaucoup d'étudiants et ses avis sont très écoutés, même par les maîtres plus anciens que lui. Selon les récits hagiographiques, des anges assistaient parfois à ses leçons. Seuls les disciples les plus méritants, c'est-à-dire les plus vertueux, pouvaient les voir, mêlés à la foule des étudiants.