Résumé de la 2e partie n Le jeune El-Houari fait son apprentissage spirituel dans la siyah'a pour parfaire sa foi et recueillir la sagesse. Après la phase de siyah'a, l'errance, pour se former au plan spirituel, El-Houari songe à se former sur le plan intellectuel ; il se rend à Béjaïa où existaient à l'époque des maîtres réputés et des écoles prestigieuses. Selon la tradition, il a suivi les cours du fameux Sidi Abderrahmane El-Oughlisi, originaire de la vallée de la Soummam où il dispose d'un mausolée dans un village de la région de Sidi Aïch. Il a aussi pour maître Sidi Ahmed ben Idris, le Wedris des Kabyles, un puits de science et de sagesse à l'époque. De Béjaïa il se rend à Fès, au Maroc, une autre ville symbole de savoir et de spiritualité. A Fès, le jeune étudiant, qui va recevoir de nombreuses idjazat ou autorisation d'enseigner de ses maîtres, ouvre une école. Fès possède trop de maîtres vénérés pour que les gens viennent écouter les leçons du jeune Algérien, complètement inconnu. Mais les quelques élèves qui se présentent sont subjugués par son savoir et sa facilité à s'exprimer. Au cours suivant, ils reviennent accompagnés de leurs proches et de leurs amis et bientôt, la salle où le jeune homme – il a vingt-cinq ans — donne ses leçons devient exiguë. Sa diction est claire, sa langue simple et à la portée de tous et il a cette faculté de répondre à toutes les questions qu'on lui pose, même les plus complexes, celles auxquelles les savants les plus expérimentées ne trouvaient pas de réponse. On dit aussi que le jeune El-Houari avait reçu de Dieu le don de télépathie : il lisait dans les esprits et répondait, sans qu'on les lui pose, aux questions qui préoccupaient les gens qui le consultaient. Après quelques mois d'activité, il se décide de se rendre en Terre Sainte pour accomplir le pèlerinage. Comme on le sait, le déplacement vers l'Arabie se faisait, à cette époque, par voie terrestre et prenait plusieurs mois, mais ni les désagréments du voyage ni les dangers de la route ne lui font peur. Il part le cœur confiant, encourageant ses compagnons de route, leur donnant l'exemple pour supporter la fatigue et les difficultés rencontrées. Il accomplit le pèlerinage, séjourne quelque temps à la Mecque, puis à Médine, avant d'entamer le voyage du retour vers le Maghreb. Il passe par la Palestine où il visite Jérusalem, priant à la Mosquée d'Al-Aqsa. Il pense d'abord retourner à Fès où son école lui a apporté une certaine notoriété, mais il se décide finalement à rentrer dans son pays pour faire profiter les siens de son savoir et de son expérience. Il revient donc à Oran, qu'il a quitté alors qu'il était adolescent, et y ouvre une école. Comme à Fès, il attire beaucoup d'étudiants et ses avis sont très écoutés, même par les maîtres plus anciens que lui. Selon les récits hagiographiques, des anges assistaient parfois à ses leçons. Seuls les disciples les plus méritants, c'est-à-dire les plus vertueux, pouvaient les voir, mêlés à la foule des étudiants. (à suivre...)