Les entreprises algériennes sont capables de réaliser 1 million de logements. Les banques doivent disposer d'un département pour le financement des marchés publics. C'est, en fait, l'une des conditions soulevées par les entrepreneurs algériens pour assainir les marchés publics. «Près de 60 milliards de dollars du plan quinquennal vont transiter par les banques. Les entreprises algériennes, particulièrement celles du bâtiment, devraient bénéficier d'une grande partie», a déclaré hier l'invité du forum d'El Moudjahid, le président de l'Union générale des entrepreneurs algériens (Ugea), Benouni Abdelmadjid. Tout en soutenant les réformes initiées dans le secteur des banques, le président de l'Ugea espère voir cette solution se concrétiser d'ici mars 2006. Ce dernier a dressé toutefois un bilan négatif de la situation des entrepreneurs dans notre pays. Il a soulevé les obstacles qui entravent le développement des PME du secteur du Btph dans notre pays sachant qu'elles sont près de 200.000 PME, parmi les 244.000 existantes, qui activent dans ce secteur. Pour lui, tant que les marchés publics sont confrontés à une concurrence déloyale, les entreprises algériennes du Btph trouveront des difficultés à progresser. M.Benouni explique cette concurrence déloyale, par le fait qu'il y a un traitement favorable pour les entreprises étrangères. Il a donné l'exemple de la réalisation du projet d'un million de logements. «Les entreprises algériennes ont été écartées de certains projets qui ont été confiés à des sociétés étrangères», a t-il indiqué en affirmant pourtant que les entreprises algériennes sont capables de réaliser ce projet. Par ailleurs, M.Benouni évoquera le retard accusé dans la délivrance des certificats de qualification pour les entreprises. Chose qui remet en cause, selon lui, la réalisation des grands projets retenus dans le secteur du Btph. «Les certificats de qualification devraient être délivrés non pas par l'administration mais plutôt par les chambres de commerce». L'orateur proposera dans ce sens de mettre en harmonie les textes régissant le registre du commerce et ceux qui régissent la qualification. Toutes ces conditions traduisent, a-t-il poursuivi, la nécessité d'amender le code des marchés publics. «l'Union a fait des propositions au ministère du Commerce quant à l'amendement du code des marchés, mais aucune n'a été retenue.» S'agissant des charges fiscales, le président de l'Ugea estime qu'elles sont très élevées et qu'il faut les revoir. Pour lui, cette solution permettra la création de postes d'emploi. Enfin, l'invité du forum a proposé d'intégrer la mise à niveau des PME du secteur du Btph dans le programme Meda.