Comparaison n Le principe de l'égalité des chances semble être assez respecté chez nos voisins, notamment, dans les institutions électives. Le combat contre l'exclusion paraît ainsi plus insistant chez la femme algérienne que ses homologues dans les pays du Maghreb. Le législateur algérien n'a pourtant pas lésiné sur les textes qui sont adoptés et qui sont bel et bien égalitaires. Le seul bémol reste l'application effective de ces lois de façon à atténuer ce dysfonctionnement. Les inégalités politiques entre hommes et femmes considérées, jusqu'à un passé récent, comme le dernier souci des pouvoirs publics, sont désormais bien prises au sérieux. C'est ce qui ressort, du moins, du dernier discours du président de la République. Les femmes dans les institutions de l'Etat devraient connaître une évolution certaine, selon le chef de l'Etat. « Nous avons décidé d'augmenter le pourcentage des femmes au Conseil de la nation et d'entamer l'application de l'article 31-bis de la Constitution qui prévoit l'élargissement de la participation politique de la femme dans les assemblées élues», a-t-il assuré à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la femme, avant de soulever le problème des préjugés qui persistent à l'égard de celles-ci. «Il faut poursuivre le travail au niveau des mentalités quant aux préjugés sur la jeune fille et la femme d'une manière générale», a souligné Abdelaziz Bouteflika. La tendance en Tunisie et au Maroc est bien meilleure que chez nous, même si elle n'a pas encore atteint le niveau souhaité par les femmes dans ces pays. On observe ainsi l'émergence de plusieurs noms dans toutes les institutions politiques. Une progression soutenue en Tunisie par le Code du statut personnel considéré comme le code de la famille le plus progressiste au Maghreb et dans le monde arabe. Au Maroc, la réforme récente de la Moudawana équivalent du code de la famille a été pour beaucoup dans la propulsion de la femme dans le règne politique. Ce progrès et cette avancée ont toutefois besoin d'être consolidés et soutenus au risque de décliner en faveur des mentalités obscurantistes. Un courant très présent au sein des deux pays, affirment les associations féminines locales. Le principe d'égalité politique devrait passer, en somme, par une solution radicale. Pour remettre les pendules à l'heure, le professeur à la faculté de droit Amine Hartani, invite les autorités des trois pays du Maghreb à «fixer les garanties nécessaires dans la Constitution, de par son caractère de suprématie». Pour une représentation plus égalitaire des femmes dans les institutions politiques, il recommande outre la révision du cadre juridique du régime électoral, l'adoption de la politique des quotas.