Malgré une forte présence dans les secteurs de la justice, de l'éducation et celui de la santé, la participation de la femme en politique demeure relativement négligeable. Les responsables de nos partis politiques sont, soit «impolis», soit ils ont peur des femmes. C'est le cas de le dire quand on voit des listes des candidatures «au masculin pluriel». Les femmes ne sont pas nombreuses à postuler au poste de présidente d'APC. Un autre point négatif en comparaison avec nos voisins marocains et tunisiens où le taux est autrement plus important. Plus de 25% en Tunisie, environ 15% au Maroc. Pas plus tard qu'hier, le président Ben Ali a annoncé la fixation d'un quota de 30% au moins pour les femmes sur les listes des candidatures, dans le cadre d'une série de réformes portant amendement au Code électoral. Voyons ce que révèlent nos listes électorales pour le rendez-vous des locales du 29 novembre: le FNA de Moussa Touati qui connaît une ascension politique fulgurante réussit, depuis quelque temps, à rallier à sa cause la gent féminine qui se reconnaît dans son discours. Ainsi, du taux de 0,001 de participation féminine en 2002, voilà qu'il atteint allègrement le pourcentage de 0,2 de présence de l'élément féminin dans ses rangs et en qualité de candidates. Citons à titre d'exemple, la vingtaine de femmes candidates, dont une tête de liste à Bousfer, et d'autres en bonne position, que compte donc le parti de Touati. Mais, pareil exemple est loin de prouver que les femmes sont nombreuses et suffisamment motivées pour briguer les fonctions électives de président d'APC et autres APW. Le taux reste négligeable et certaines femmes sont inhibées par la responsabilité rebutante que supposerait un tel perchoir électif. Généralement, la participation de la femmes à la course devant mener à la présidence des communes demeure encore inédit, mais des îlots de résistance existent. C'est le cas des listes aux municipales à Bouzeguène. L'injection de trois femmes candidates, deux au RCD et une au FFS. Pour sa part, le RND, par la voix de son secrétaire national à la communication, Miloud Chorfi, confirme ce constat en disant que les Algériennes peinent encore à élargir leur représentativité aux locales. Bien que ce parti brandisse un quota de 609 femmes enrôlées dans la course des élections annoncées. Un taux que l'on juge faible dans la formation de M.Ouyahia. M.Chorfi s'enorgueillit, néanmoins, de la tête de liste APW d'Oran qui est immédiatement talonnée par deux autres candidates en pole position dont une femme également tête de liste APW dans l'Algérois. Ceci à un moment où le parti a toujours accordé un intérêt particulier à la femme et consacré ses droits dans les statuts du RND. M.Chorfi citera pour preuve, Mme Nouria Hafsi et Nouara Djaâfar qui demeurent «notre fierté». Le MSP fait savoir, que la femme est encadrée dans le parti par des statuts qui lui permettent d'être à tous les rouages de gestion du parti, et de convoiter, avec de réelles chances, de succès les meilleures places au perchoir des APC et APW. On évoque alors au MSP, deux femmes, juste deux, «bien placées» sur les listes des candidatures dans l'Algérois. Une candidate MSP occupe la deuxième place à Dar El Beïda. Le FLN dispose, quant à lui, de 14% comme réserve féminine pour le rendez-vous de fin novembre. Au PT, l'on rappelle une position immuable, à savoir celle de garantir l'égalité des droits civiques et politiques entre l'homme et la femme. De fait, chez Louisa Hanoune, tout un travail a été fait depuis le dernier congrès en direction de la femme dont 40% de candidatures ont été à son bénéfice aux dernières législatives. Couronnées par une douzaine de députés du PT à l'hémicycle sur 28 autres députés femmes d'obédience diverse. Actuellement, le PT met en selle dix militantes candidates sur les listes APW et vingt autres sur les listes communales. Tout en précisant que la préférence des femmes va aux APW en raison de la charge de travail et de responsabilité que représente la charge de présidente d'APC, notamment au regard des requêtes, protestations et autres revendications citoyennes. Finalement, en Algérie, la participation de la femme demeure en deçà des possibilités existantes et sa représentation en politique est qualifiée de «très faible». Aussi, un état des lieux s'impose du moment que la femme algérienne est présente en force dans les secteurs de l'éducation, de la santé, celui de la justice, dans le journalisme et l'information. Or, le discours officiel encourage la femme à accéder à pareil rang de gestion de la commune. D'autant plus qu'elle a toujours été une éternelle battante, qui a joué un rôle important dans les grandes mutations qu'a connues notre pays. En outre, elle a constamment été à l'avant-garde de tous les combats, en répondant présent à chacun des rendez-vous historiques de l'Algérie. Beaucoup reste encore à faire pour qu'elle occupe la place qui lui revient au sein des institutions politiques et dans la gestion des affaires publiques, que ce soit au niveau local ou national, car il faut se rendre à cette évidence: nos partis ont peur des femmes.