«Les mesures de discrimination positive ou les mesures temporaires ne font que confirmer les inégalités», souligne Mme Fatima-Zohra Saï politologue et juriste. Pour elle, «les mentalités de l'homme sont contre les droits de l'Homme». Le problème, avertit-elle, est «un problème patriarcal qui conserve les droits et qui fait de la discrimination au nom de la coutume». Pour contrecarrer cette adversité, elle invite les femmes à prendre part aux élections avant de s'interroger sur leur responsabilité dans cette situation. De l'avis de cette spécialiste du statut politique et du statut familial des femmes en Algérie, «la femme est le produit de son éducation». L'argument avancé est sans équivoque. «On peut trouver des hommes qui luttent pour l'évolution des femmes», dit-elle faisant référence à toutes ces femmes qui ne veulent pas s'impliquer dans la vie politique. La société est traversée «par des courants idéologiques c'est pourquoi il faut avoir des femmes qui défendent des femmes», précise Mme Saï. Il revient «aux partis démocrates de protéger les femmes et aux femmes de défendre les femmes», insiste notre interlocutrice. Mme Saï plaide pour un projet de société car «la discrimination positive me heurte». Après une lecture des statistiques sur la représentation de la femme au sein de l'Assemblée populaire nationale depuis l'indépendance, elle conclura qu'à ce rythme : «La femme algérienne doit attendre 2050 pour atteindre les 10% à l'APN.» «Du taux de 2,6% de la première chambre, on est arrivé à 7,7% à la dernière élection», révèle notre politologue qui s'interroge sur la solution à même de faire bouger les choses. «Que faut-il faire sachant que la culture patriarcale est très incrustée chez les hommes et les femmes ?», demande cette universitaire et chercheur. Pour elle, il n'y a pas de doute, «une société équilibrée doit faire participer les hommes et les femmes».