L'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) espère réduire fortement le nombre d'accidents d'avions dans le monde, en se donnant de nouveaux outils pour inciter les Etats fautifs à se conformer aux normes en vigueur. L'OACI, agence technique de l'ONU qui réunit 190 Etats autour de la sécurité aérienne, doit préciser ses objectifs en termes de réduction d'accidents lors d'une conférence de haut niveau cette semaine à Montréal. A partir de demain et jusqu'à jeudi, 600 experts, dont les directeurs de l'aviation civile, examineront notamment les problèmes soulevés par l'accident du vol Air France 447 Rio-Paris, le 1er juin 2009, qui reste inexpliqué. Le nombre d'accidents d'avions mortels dans le monde a chuté de près de moitié depuis dix ans, passant de 26 en 2000 à 14 en 2009, alors que le nombre de victimes diminuait à 654, contre 955 auparavant, selon l'OACI. Pour le réduire encore davantage, l'OACI mise essentiellement sur de nouveaux pouvoirs qui lui permettraient d'inciter les Etats défaillants en matière de sécurité aérienne à se conformer aux normes internationales. En ce sens, un projet de recommandation proposera à la conférence d'octroyer au conseil de l'OACI le pouvoir de retirer leurs codes d'identification aux compagnies des pays qui causent «des préoccupations significatives en matière de sécurité aérienne», ce qui reviendrait à les interdire de vol. La conférence va aussi examiner les solutions recensées par un groupe de travail international à la suite de l'accident du vol Air France 447 pour assurer la transmission des données, en complément des traditionnelles boîtes noires.