Le pays de l'Oncle Sam est visiblement un grand amateur des murs de séparation ! Après en avoir édifié un sur sa frontière avec le Mexique pour faire face à ce qui est considéré comme le «plus important flux migratoire de l'histoire de l'humanité», il a récidivé en 2007 en Irak où il a entrepris la construction d'une autre barrière afin de séparer les chiites des sunnites à Bagdad et mettre fin ainsi, espérait-il, à la violence intercommunautaire. C'est en 2002 qu'il a lancé les travaux de réalisation d'une barrière ultrasophistiquée avec le Mexique. A l'automne 2006, son extension a été décidée. A terme, elle devrait s'étendre sur 1 130 kilomètres. Coût du projet : pas moins de 8 milliards de dollars. A en croire les autorités américaines, la mise en place de cette clôture a réduit sensiblement l'émigration clandestine. Mais dans le même temps, elle a plongé dans le désespoir et l'incertitude des dizaines de milliers de Mexicains qui misaient énormément sur «l'eldorado US» pour sortir de la misère. En Irak qu'ils occupent depuis quelques années, les Américains ont entrepris, le 20 avril 2007, la construction d'un mur en béton autour du quartier sunnite d'Al-Adhamiya avec pour objectif de venir à bout de la violence intercommunautaire. La barrière devait atteindre jusqu'à 3,5 kilomètres de hauteur et s'étendre sur 5 kilomètres. Toujours est-il que les habitants de Bagdad se sont opposés au projet, allant jusqu'à sortir dans la rue pour le faire savoir aux Américains, mais aussi au gouvernement irakien. Ceci avait amené le Premier ministre, Nouri Al-Maliki, à ordonner l'arrêt des travaux. «J'ai demandé qu'il y soit mis fin et que d'autres solutions soient trouvées pour protéger ce secteur (…). J'ai dit craindre que ce mur puisse avoir des répercussions qui nous rappellent d'autres murs, que nous rejetons», avait-t-il expliqué.